Le fonctionnement de la grande pyramide de Khéops à Gizeh pour la production de froid dans le couloir horizontal et son stockage / transfert à partir de la chambre de la Reine, vers le toit plat de la pyramide par les 2 conduits de la chambre. Le froid permettait le refroidissement de tours de Solvay pour la production de carbonate de sodium, la forme minérale pure du natron, le sel utilisé pour la momification. Mise à jour le 28/08/2021.
Mon étude de la grande pyramide de Khéops avait commencé comme une simple distraction de période de couvre feu, mais elle a rapidement pris une direction bien précise, et avec suffisamment d'ampleur pour que je décide de partager la théorie qui c'est progressivement imposée à moi.
Tout d'abord, ma conclusion sur la grande pyramide de Gizeh, c'est que du froid y était créé et stocké à l'intérieur de la chambre de la reine.
J'ai longtemps cru que ce froid pouvait être expliqué en creusant toujours un peu plus l'étude de cette pyramide ; mais c'était une erreur. Il fallait remonter le temps, et se pencher sur les pyramides antérieures : les 3 pyramides du père de Khéops, Snéfrou.
La solution est venue de la pyramide rouge. Cette pyramide regorge d'éléments qui sont tous autant d'indices de première importance et qui pointent tous dans la même direction : la fabrication de la forme minérale pure du natron utilisé dans le processus de momification : le carbonate de sodium, Na2CO3.
La très grande quantité d'ammoniac qui c'est accumulé dans la pyramide, nous indique que le procédé de fabrication du carbonate de sodium devait être très proche du procédé Solvay à l'ammoniac utilisé encore aujourd'hui pour la production de carbonate et bicarbonate de soude; mais cela nous indique aussi que le procédé n'était pas maîtrisé dans la pyramide rouge : lorsque le procédé Solvay est parfaitement contrôlé et que les températures sont maîtrisées par un système de refroidissement moderne, la quasi totalité de l'ammoniac produit dans l'une des tours du procédé, est tout de suite consommé dans une autre tour, il ne s'accumule pas.
On peut deviner une première tentative de refroidissement d'une tour de réaction dans la pyramide rhomboïdale, mais c'est bien-sûr dans la grande pyramide de Khéops que cette production de froid a été magistrale : la température pouvait baisser de 20°C dans le couloir horizontal par refroidissement évaporatif (le principe du refroidisseur à eau).
La théorie que j'ai développé voit la grande pyramide de Gizeh, comme la 4ème pyramide de Snéfrou, et l'aboutissement (présumé) de tout un programme de développement technologique visant à la production de la forme minérale pure du natron par ce même Snéfrou : il est probable qu'une unité de production de natron pur se situe au-dessus des installations connues aujourd'hui de la grande pyramide de Khéops. Khéops n'aurait ainsi qu'hérité de sa pyramide.
La recherche des meilleurs procédés de momification, avec l'eau purifiée du sarcophage et le natron minéral pur, allait permettre au pharaon de s'assurer les meilleures conditions d'une vie éternelle.
Depuis le haut de la grande galerie, le caisson mobile est jeté dans le couloir ascendant inondé. Le bloc de granite était inséré à l'intérieur d'un caisson mobile avec le flotteur. Ce caisson était remonté par une équipe de 10 hommes, opérant un portique, une sorte de "scarabée". C'est la descente du scarabée qui permettait la remontée du caisson mobile. Sa descente était réalisée en 25 paliers, chacun étant sécurisé par 2 pênes demi tour, installés dans les niches murales. Le pêne demi tour est la partie mobile qui permet de claquer une porte pour la fermer tout en l'empêchant de se rouvrir.
Le scarabée de la grande galerie de la Grande Pyramide de Gizeh (vue de côté).
La grande galerie de la Grande Pyramide de Khéops.
Le scarabée de la grande galerie de la Grande Pyramide de Gizeh (vue de dessus).
Le couloir ascendant de la Grande Pyramide de Khéops était inondé et formait donc un puits oblique. La chute de l'impacteur le mettait sous pression et permettait de créer un brouillard de microgouttelettes dans la première partie du couloir horizontal qui subissait alors un refroidissement adiabatique par évaporation.
Soumis à d'incessantes ondes de pression, le puits oblique était équipé de 14 girdle stones de cerclage extrêmement massives et de blocs imbriqués les uns dans les autres comme des pavés autobloquants.
In italic, are excerpts from "Great Pyramid Passages, Volume 1, by John and Morton Edgar 1910", sections 460 to 470. https://archive.org/details/GreatPyramidPassagesVol11910Edition/page/n239/mode/2up
Section 462, talking about the girdle stones : "Before leaving home we had recognized the importance of the three upper ones as marking important dates in the Law Dispensation".
Section 467 : "Those Girdles which lie lower down the passage than the three just described, are all in contact with one another".
Section 468 : "it would seem that the stones which form the Girdles here were originally built in solid, end to end, after which the bore of the passage was cut through them. Above the fourth Girdle, however, there can be no doubt that the passage was constructed in the usual way, i.e., that the floor was first laid, the walls erected at the proper distance apart on the floor, and the roof- stones then placed on top of the wall-stones".
Pour une analyse complète du couloir ascendant et des 14 girdle stones, merci de lire le post concernant Apophis. Le grand serpent Apophis, "maintenu en place", "pressé" et "découpé en morceaux" est une métaphore des eaux qui remplissaient le puits oblique et dont une petite partie allait être redirigée sous pression vers le couloir de refroidissement à chaque fois que l'impacteur venait se crasher dans le puits.
Voir le post sur Apophis (anglais) : le couloir ascendant / les girdle stones de cerclage
The Great Pyramid of Khufu horizontal evaporative cooling passage. Elevation data (inches) : "The pyramids and temples of Gizeh", by Petrie, W. M. Flinders (William Matthew Flinders), Sir, 1853-1942 ; section 40 (page 66) : "Passage to Queen's Chamber"
Dans cette première partie du couloir horizontal, ou couloir de refroidissement, la température pouvait baisser jusqu'à 20°C et de nombreux aménagements structurels permettaient de lutter contre les chocs thermiques. Le froid produit était alors stocké dans un bassin d'eau froide à l'intérieur de la chambre de la Reine.
Le froid était alors transféré à l'unité de production du natron pur par l'intermédiaire d'un serpentin en cuivre (échangeur thermique) qui passait par les 2 conduits de la chambre de la Reine.
Voir la partie 3. La grande pyramide de Gizeh : Le couloir horizontal de refroidissement
Le sarcophage était un filtre à sable installé dans ce qui est aujourd'hui un local technique juste avant la chambre dite "des herses". Fonctionnant sur le principe de la filtration biologique lente sur sable, le sarcophage permettait de produire de l'eau purifiée et/ou potable.
Il semble qu'un sarcophage de ce type était également installé dans la pyramide rhomboïdale (voir la partie consacrée à cette pyramide).
Voir la partie 4. La grande pyramide de Gizeh : le sarcophage / filtre à sable
Ce qui permet d'affirmer que la pyramide rouge était un atelier de fabrication de carbonate de sodium (la forme minérale pure du natron) : la très forte odeur d'ammoniac, le four à chaux de la "chambre funéraire" (pierres "manquantes", pierres brûlées, pierres arrangées en cercles concentriques et ouverts sur le petit conduit "des pilleurs"), traces noires ascendantes de gaz chauds injectés dans la chambre intermédiaire (effacées récemment), fracturation des plafonds des 2 petits couloirs, et les dépôts rouges et jaunes que l'on trouve dans la descenderie (sur la photographie ci-dessus la couleur naturelle de la pierre apparaît nettement).
Sur la photographie de gauche, les blocs ont été recouverts d'une couche de ce qui ressemble à du béton, sans doute pour limiter au maximum le relargage de l'ammoniac ; l'aspect brûlé des pierres n'apparaît donc pas sur ce cliché récent.
Voir la partie 5. La pyramide rouge : l'atelier de fabrication de natron pur / le four à chaux de la chambre funéraire / le procédé Solvay à l'ammoniac de fabrication du carbonate de sodium
La pyramide rhomboïdale semble bien-être une évolution des matériels et techniques employés dans la pyramide rouge : premiers essais de refroidissement grâce à la descenderie Nord sur la tour aménagée contre le mur Sud de l'antichambre, évolution du four à chaux de la chambre basse avec une très bonne isolation thermique, première mise en œuvre d'un filtre à sable.
L'idée de classer les pyramides en fonction de leur aspect (faces lisses ou non), n'est probablement pas la plus pertinente. C'est leur aménagement interne qui devrait être pris en compte.
Voir la partie 6. Le filtre à sable de la pyramide rhomboïdale
Le disque de Sabou (Sabu's Disc) était très certainement un équipement d'une tour qui permettait la production du natron, telle que celle qui était installée contre le mur Sud de l'antichambre de la pyramide rhomboïdale. Sur le schéma de tour de carbonatation du procédé Solvay à l'ammoniac, ci-dessus, le CO2 en provenance du four à chaux est injecté en C, au bas de la tour ; et la saumure ammoniaquée aux 2/3 de la tour, en P. Le circuit de refroidissement individuel de chaque tronçon est indiqué en "B".
Il n'est pas non plus impossible que les fameux piliers Djed, soient en rapport avec de telles tours.
Les piliers Djed étaient bien plus que de simples symboles : ils étaient de véritables structures utilisées dans la fabrication de produits chimiques.
Les tours Solvay modernes de production de natron, résultent de l'empilement de tronçons, chacun étant refroidi par eau (canalisation marquée "B" dans le schéma plus haut). C'est probablement dans des tours comparables qu'auraient pu se trouver le disque de Sabou. Cette configuration en segments empilés les uns sur les autres, est tout à fait ce que nous avons encore aujourd'hui sous les yeux dans le "temple solaire" d'Abou Ghorab. Les cuves présentant les 3 trous en particulier sont extrêmement intéressantes puisqu'elles présentent sur tout leur pourtour des fissures horizontales. Sans doute ces fissures résultent-elles de contraintes thermiques : une canalisation de refroidissement, devait passer par l'un des trous latéraux et ressortir par l'autre trou latéral.
Sur l'image ci-dessus, remarquez comme les fissures horizontales passent par les 2 trous latéraux de la cuve de Abu Gorab, sans affecter le trou central.
Voir cette partie sur le disque de Sabou et la pyramide rhomboïdale de Snéfrou
8/ Les bas-reliefs "ampoule électrique" du temple de Dendérah, décrivent très précisément ce qui se passait dans le couloir horizontal de la grande pyramide de Khéops
De la même façon que je ne pensais jamais pouvoir trouver un quelconque élément pour soutenir ma théorie concernant l'utilisation du sarcophage de la grande pyramide de Khéops comme filtre à sable, je ne pensais pas non plus trouver le moindre élément pour appuyer le point le plus important de ma théorie : la production de froid dans le couloir horizontal, son transfert et son utilisation pour le refroidissement de tours de réactions chimiques, très certainement pour la fabrication de la forme minérale pure du natron, comme dans la pyramide rouge de Snéfrou.
L'élément auquel je fais allusion, c'est le temple de Hathor à Dendérah, et les fameux bas-reliefs de la crypte n°4, qui montrent ce que les plus "aventuriers" de tous qualifient d'ampoule électrique ou de lampe de Dendérah (Dendera Lightbulb).
L'explication plus académique nous parle de mythologie, de symbole de fertilité, de naissance du monde et de l'aube en particulier.
Mon interprétation est bien différente : tous les points de ma théorie sont en faits représentés sur ces bas-reliefs : la fabrication du froid dans le couloir horizontal à partir de l'évaporation de l'eau en provenance du puits oblique sous pression, son transfert au niveau de l'échangeur thermique en cuivre de la chambre de la Reine et son utilisation pour le refroidissement d'une tour Solvay de production de carbonate de sodium (natron).
Le cône de projection de microgouttelettes pour le refroidissement évaporatif
Tout d'abord, intéressons-nous à l'ampoule électrique proprement dite. Certains y voient une ampoule en verre alors que pour d'autres il s'agit d'une bulle d'énergie magique purement symbolique ou d'une gangue à l'intérieure de laquelle nait le serpent pour représenter la naissance du monde.
Je pense que cette "bulle" est en fait le brouillard de microgouttelettes de ma théorie ; et ce que certains décrivent comme un câble électrique alimentant l'ampoule, n'est rien d'autre que le tuyau dans lequel se trouve l'eau sous pression en provenance du puits oblique, qui semble lui aussi le plus souvent représenté.
Dans ce dessin d'une ampoule du temple de Dendérah, nous avons la structure caractéristique et intemporelle d'un cours de physique classique, portant ici sur le refroidissement par évaporation adiabatique : la partie théorique est expliquée à gauche (les 2 personnages portant le serpent et montrant que c'était le venin du serpent qui était l'élément clef), et la partie de travaux pratiques, démontrée à droite, telle qu'elle se présentait dans le couloir horizontal de la grande pyramide de Khéops.
Remarquez sur le dessin de gauche ci-dessus, comme le venin du serpent a été parfaitement figuré et comme les personnages qui "offrent" ou "apportent" le froid, présentent les symptômes liés à l'exposition au froid : la "chair de poule", symbolisée par ce qui ressemble à une double silhouette. C'est ce venin (les gouttelettes du brumisateur), qui est à l'origine du froid.
La clef de compréhension, c'est le venin du serpent, pas le serpent
Cette double scène est en fait totalement inouïe et complètement contemporaine dans sa structure : vous avez à gauche de l'image la partie théorique du processus de refroidissement où on vous explique que c'est l'eau (le venin du serpent) qui est à l'origine du refroidissement, puisque les 2 personnages montrent qu'ils ont froid avec la "double silhouette" ; et à droite de la scène, la partie pratique du processus, qui commence avec la représentation du puits oblique et qui se termine par le nuage de microgouttelettes.
Le serpent à l'intérieur de la bulle est extrêmement intéressant, parce qu'il explique de façon symbolique comment était obtenu le brouillard à l'origine du refroidissement : de la même façon que les serpents cracheurs projettent leur venin par leurs crochets à venin.
Dans ma théorie, pour réaliser ce brouillard, je mentionne 2 possibilités très faciles à mettre en œuvre : une buse spirale à l'intérieur de laquelle est projetée l'eau sous pression et une aiguille sur laquelle est projetée l'eau sous pression.
On peut noter également que l'inclinaison que présente la projection de microgouttelettes est parfaitement similaire à l'angle auquel est typiquement projeté le venin par un serpent cracheur, comme le montre l'image de droite.
Également, on remarquera que la forme allongée du nuage de microgouttelettes semble parfaitement épouser les contours d'un couloir aux proportions de celles de la première partie du couloir horizontal de refroidissement de la grande pyramide (la partie ayant été aménagée avec des éléments permettant de résister à des chocs thermiques répétés).
Remarquez également comme la hauteur maximale du nuage de microgouttelettes a toujours la même valeur que la hauteur de la structure à partir de laquelle la conduite est reliée à la fleur de lotus.
1 et 1' ont la même hauteur, de même que 2 et 2'. Cela est également vrai pour la scène où apparaît le venin du serpent, plus haut.
Détails de la "double silhouette" des personnages de Dendérah, "apportant" la bulle de froid aux dieux, et "souffrant" du froid eux-mêmes (chair de poule).
La double silhouette pour représenter le froid
A ma connaissance, on ne retrouve cette "double silhouette" nulle part ailleurs dans aucune autre scène représentée en Égypte. Si l'on regarde attentivement les photographies, on se rend compte que ce n'est d'ailleurs pas vraiment une double silhouette, mais plutôt une sorte de "couche" supplémentaire à la silhouette.
Je pense que l'on a voulu ici montrer que le personnage avait froid. Il faisait du froid et il avait froid lui-même. On remarquera que cette double silhouette est toujours rajoutée au côté qui fait face à la partie terminale de la bulle de froid. La raison pourrait en être que c'est cette partie terminale qui est la plus froide ou bien que le personnage ressent essentiellement ce froid du côté qui se trouve dans le sens de l'avancement (froid ressenti).
Cette double silhouette d'un même personnage, ne doit évidemment pas être confondue avec les scènes où apparaissent 2 personnages bien distincts mais représentés très proches l'un de l'autre.
Le refroidissement évaporatif du nuage de microgouttelettes
Sur l'exemple de transformation de Carrier (plus bas dans le texte), la température passe de 25°C à 11,5°C lorsque l'air passe d'un taux d'humidité de 10% à 90%. C'est une hypothèse "raisonnable", mais rien ne dit que s'il y avait bien un déshumidificateur à saumure de sel à l'entrée de la grande pyramide, le taux d'humidité de départ n'était pas encore plus bas. De la même façon, le taux d'humidité à l'intérieur du couloir de refroidissement et de la chambre de la Reine, était peut-être beaucoup plus proche des 100%.
Dans ces conditions, la température réelle était bien inférieure à 10°C. Peut-être étaient-ils même capables de se rapprocher des 5°C.
Je me demande également si les 56m³ d'air insufflés dans le couloir horizontal de refroidissement, avant que le nuage de microgouttelettes ne soit crée, n'avait pas aussi pour but de mettre tout le couloir et la chambre sous (légère) pression, de façon à pouvoir encore descendre en température.
Si je dis cela, c'est parce que les efforts déployés dans la première partie du couloir pour résister aux chocs thermiques, me semblent vraiment important. Et je pense en particulier au coffrage de sable aménagé à l'arrière des blocs.
Dessins de bas-reliefs du temple de Hathor à Dendérah, montrant la fameuse "bulle" ou "ampoule électrique de Dendérah". Cette bulle matérialise le nuage de microgouttelettes créé par le brumisateur, symbolisé par ce qui est décrit dans la littérature comme une fleur de lotus. Le procédé qui permet de produire ce nuage de microgouttelettes est quant-à lui représenté par un serpent cracheur de venin.
Le pilier Djed et l'utilisation du froid pour les tours de Solvay
Concernant le pilier Djed, encore une fois, l'explication académique n'en fait qu'un symbole : celui d'un arbre en fleurs ou celui de la colonne vertébrale d'Osiris. Tout ce que l'on sait de ce pilier Djed, c'est qu'il est très ancien et qu'il semble même remonter à avant le début de la première dynastie.
Sur certains bas-reliefs de Dendérah, le froid semble précisément dirigé sur ce pilier Djed et cela a pour moi un sens évident dans ce contexte : le refroidissement d'une tour Solvay.
Cela ne veut pas dire que tous les piliers Djed sont des tours Solvay. Ces piliers sont extrêmement anciens, et il est fort probable qu'ils aient été utilisés traditionnellement pour simplement indiquer un contexte "scientifique" ou "technique". La représentation du pilier Djed, pourrait être celle de l'une des premières tours utilisées pour des expériences ou des productions de produits chimiques, qu'ils aient été ou non du natron.
La fabrication du natron pur au sein des pyramides de Snéfrou, ne peut qu'être l'aboutissement de décennies ou de centaines d'années de recherche dans les domaines de la physique et de la chimie.
Le symbolisme des bras entre le froid et les tours de réaction : les conduits de la chambre de la Reine
Il faut aussi noter que des bras sont également très souvent intercalés entre la "bulle de froid" et le pilier Djed. Il n'est pas impossible que ces 2 bras symbolisent les 2 conduits de la chambre de la Reine par lesquels le froid de la chambre était transmis à l'unité de production de natron située au niveau supérieur.
Plus précisément, il est probable que ce soit la solution à refroidir (peut-être la saumure de sel contenant du chlorure d'ammonium, voir ci-dessous), qui était pompée et envoyée dans la chambre de la Reine par l'un des conduits, où elle était refroidie grâce à l'échangeur thermique en cuivre, et repartait de la chambre par le second conduit.
L'échangeur thermique de la chambre de la Reine avait donc la même fonction que le radiateur de nos automobiles : assurer le refroidissement d'un fluide qui le traversait de part en part.
Le refroidissement évaporatif (c'est sur ce principe que fonctionne le brumisateur ou le climatiseur à eau), peut refroidir l'air de près de 20°C si le taux d'humidité de l'air au départ du procédé est suffisamment sec. Cette scène du temple de Dendérah, montre la production de froid par le personnage avec la double silhouette, et s'il présente cette double silhouette, c'est parce que ce froid lui donne la chair de poule. Ce que ce personnage vient offrir, c'est du froid.
Un personnage tenant 2 couteaux pour signifier "séparer"
Le diagramme de Carrier nous montre que la température de la chambre de la Reine devait avoisiner les 10°C par le refroidissement évaporatif. Cette valeur pourrait être un indice sur la nature de procédé utilisé. Peut-être n'était-ce ni le procédé Leblanc, ni le procédé Solvay au sens strict, mais le procédé Hou, une variante du procédé Solvay, plus efficace et qui demande justement que l'une des tours soit maintenue à 10°C. Cette température de 10°C permet de séparer 2 produits, par différence de solubilité : à 10°C, le chlorure d'ammonium précipite dans une solution de chlorure de sodium (une simple saumure de sel).
Cela peut paraître anecdotique de parler de cette séparation à 10°C, mais elle ne l'est peut-être pas tant que ça : la séparation de 2 éléments, c'est précisément ce que signifie pour moi, le personnage tenant les 2 couteaux.
Les couteaux ne signifient pas "couper" mais "séparer". S'il y a 2 couteaux, c'est parce qu'il y avait 2 éléments à séparer.
L'explication plus académique, c'est que le personnage aux couteaux assure la protection de la "naissance du monde". Si c'est le cas, cela serait probablement la première fois que l'on confie à une grenouille la tâche de protéger un serpent... On aurait été sans doute également plus précautionneux à l'équiper d'un arc puissant plutôt que 2 malheureux couteaux de cuisine.
La tête de grenouille du personnage aux 2 couteaux : séparer du milieu liquide
Le personnage aux couteaux affiche également une tête de grenouille et cela peut tout à fait renforcer cette idée de séparation d'un corps en phase aqueuse : la larve de grenouille commence en effet sa vie sous l'eau, sous la forme d'un têtard, puis s'en extirpe pour aller vivre sa vie d'adulte en dehors de l'eau. Peut-être que je fais complètement fausse route à propos de ce personnage, mais il semble parfaitement symboliser une étape essentielle à tout procédé de fabrication chimique : la séparation ou l'extraction d'un corps solide en phase liquide.
Les filtres à sable des pyramides
Je dois à nouveau revoir ma vision de l'utilisation des filtres à sables utilisés dans les pyramides, puisque l'étape finale de la séparation d'un corps solide dans un liquide c'est effectivement la filtration. Sans doute que le filtre à sable de la pyramide rhomboïdale était d'ailleurs conçu pour cette fonction.
Concernant le filtre à sable (le sarcophage) de la grande pyramide de Khéops, au vu de l'endroit où il était installé (juste avant la "chambre des herses"), je pense qu'il était bien destiné à produire de l'eau purifiée, que ce soit de l'eau potable pour l'équipe de la grande galerie ou pour constituer une réserve d'eau purifiée/"distillée" pour la future préparation de la saumure de momification.
Les sarcophages de granite du sérapéum de Saqqarah
Ce n'est pour l'instant qu'une idée, encore à travailler, mais peut-être que ces sarcophages étaient destinés au stockage du natron produit par les pyramides, ou à la saumure de natron, on bien simplement à l'eau purifiée produits par les pyramides. La question que je me pose à ce sujet concerne en fait leur nombre : 24. Leur caractéristiques uniques pouvaient en effet être justifiées par la nécessité d'isoler totalement le produit de l'humidité de l'air. Mais 24 cuves, cela me paraît beaucoup.
Est-ce que chaque pharaon se devait de faire fabriquer son, ou ses propre(s) sarcophage(s) ?
Un bas-relief réservé aux "grands initiés", dans une salle souterraine et cachée
Il faut bien comprendre que tous les éléments gravés dans cette chambre, n'étaient absolument pas destinés à être vus par de simples visiteurs. Cette chambre cachée, secrète et extrêmement exiguë, n'était réservée qu'à une élite de personnages très haut placés. Il n'y a donc rien d'étonnant que les plus grands des secrets y aient été inscrits.
Le bas-relief en question, non seulement nous montre ce qui était fait dans le couloir horizontal : un froid suffisamment intense pour donner la chair de poule, mais aussi comment il était produit (pulvérisation de microgouttelettes, comme le serpent qui crache son venin), à quoi cela ressemblait (le nuage de microgouttelettes), à quoi il servait (refroidir une "tour de Solvay", symbolisée par le pilier Djed), comment il y était acheminé (par les conduits de la chambre de la Reine) et enfin ce qu'il permettait d'obtenir dans le procédé : la séparation de 2 éléments par précipitation (les 2 couteaux).
Le seul élément qu'il reste à trouver à mon sens dans cette crypte, c'est la représentation de l'élément qui produisait les microgouttelettes. Si tout est aussi précisément représenté de l'ensemble du procédé, il n'y a aucune raison que celui-ci ne le soit pas.
Pour être honnête, il y a bien un élément qui pourrait assurer cette fonction, mais il me semble presque trop simple et trop évident : il s'agit de la base du sceptre Ouas en forme de petite fourche. Ce sceptre est historiquement lié au serpent, puisque la fourche était destinée à les immobiliser.
L'une des façons d'obtenir des microgouttelettes à partir d'eau sous pression est en effet de simplement projeter le jet sur une aiguille qui en "déchirant" le jet, génère des microgouttelettes de façon très efficace.
On aurait donc très bien pu utiliser une double aiguille en forme de crochet, mais sans doute vaut-il mieux continuer à garder l'esprit ouvert à ce sujet.
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Dans ma théorie sur le fonctionnement de la grande pyramide de Khéops, le sarcophage est un filtre à sable qui permet de produire de l'eau purifiée et potable à partir de l'eau de la chambre du Roi, par filtration biologique lente (Bio-Sand filter). Je ne pensais absolument pas pouvoir un jour trouver une quelconque validation de cette partie bien spécifique de ma théorie, mais il semble bien que cela puisse pourtant bien être le cas.
Le prototype du sarcophage de la grande pyramide de Khéops, montrant la structure du filtre à sable (le cuvon), la herse d'alimentation en eau, le cuvon de stockage de l'eau purifiée et peut-être même le sable de filtration proprement dit (probablement pétrifié), .
Remarquez sur la photographie de droite, comme la partie inférieure de la herse vient parfaitement s'insérer dans l'empreinte en creux en forme de V, aménagée dans le cuvon de filtration. Source : The Bent Pyramid, A Layman's Guide par Keith Hamilton, 2017.
Un filtre à sable dans le couloir de la pyramide rhomboïdale
Au niveau de la distribution supérieure de la pyramide rhomboïdale, a été aménagé une sorte de cuvon, à même le sol du couloir horizontal. La paroi terminale de ce cuvon a été cassée et laisse apparaître la totalité de son contenu : une sorte de matériau de couleur claire et qui semble s'être tassé avec le temps.
L'alimentation en eau du filtre était assurée par la herse placée immédiatement au-dessus du cuvon, et l'eau purifiée, en sortie de filtre était récupérée et stockée dans le puits attenant au cuvon.
C'est très probablement le même type d'aménagement qui était utilisé pour le sarcophage en granite de la grande pyramide de Gizeh, dans le petit espace qui sert aujourd'hui de local technique, en haut de la grande galerie.
Source : The monuments of Sneferu at Dahshur. Vol. 1 (1959). The bent pyramid, par Fakhry Ahmed.
Le prototype du filtre à sable "sarcophage" de la grande pyramide de Khéops, dans le couloir de la distribution supérieure de la pyramide rhomboïdale de Snéfrou.
L'appareillage du filtre à sable
Le schéma montre l'intégralité de son appareillage : le cuvon et (sans doute) le sable de filtration, le réservoir de stockage de l'eau purifiée, la herse de régulation de l'alimentation en eau et le conduit d'alimentation en eau (descenderie supérieure Ouest - Est).
La herse taillée en V pour s'encastrer dans le cuvon
Bien-sûr, le fait que cette herse soit taillée en V et qu'elle vienne s'encastrer parfaitement dans le cuvon en question, n'est pas de nature à renforcer l'explication habituellement donnée des 2 herses du couloir : empêcher les pilleurs de trésors d'accéder à la chambre "funéraire".
Un filtre à sable fonctionnant selon le principe de la filtration biologique lente est une méthode de purification de l'eau tellement efficace qu'elle permet de produire de l'eau potable, avec quasiment aucun entretien et sans jamais avoir besoin de remplacer la totalité du sable.
S'il s'agissait réellement d'un filtre à sable, un simple carottage pourrait éventuellement le démontrer
Concernant le matériau que l'on voit à l'intérieur du cuvon, il est difficile de faire la part des choses entre le sable de filtration proprement dit et les différents débris qui sont venus se rajouter avec le temps. S'il s'agissait bien d'un filtre à sable, on peux s'attendre à ce que la partie filtrante se soit pétrifiée avec le temps. Le reste des matériaux qui se seraient accumulés par dessus, n'auraient probablement pas pu évoluer de la sorte et pourraient facilement en être séparé.
Quoi qu'il en soit, et s'il reste encore quelque chose à l'intérieur du cuvon, il suffirait alors de creuser une carotte de ce matériau pour confirmer ou infirmer mon hypothèse sur sont utilisation : le sable est très fin au niveau de la partie supérieure du filtre, et de plus en plus grossier au fur et à mesure que l'on se rapproche du fond du filtre.
Il faut préciser que sur les 2 schémas originaux de Franck Monnier, ci-dessus (réalisés en 2016 à gauche et 2007 à droite), le cuvon n'apparaît sur aucun d'entre eux ; alors qu'il est connu depuis au moins les années 50, comme l'attestent les photographies de Fakhry Ahmed.
L'oubli de faire figurer le cuvon dans les dessins de Franck Monnier (2007 et 2016)
Omettre un tel élément me semble inimaginable, et c'est pourtant bien ce qui a été fait. Cet oubli me rappelle celui de la plus grande partie des girdle stones du couloir ascendant de la grande pyramide de Khéops par les frères Edgar. Tout ce qui ne va pas dans le sens d'une théorie donnée, est systématiquement oublié.
De la même façon que les girdle stones sont essentielles pour comprendre que le couloir ascendant était inondé et que c'était donc un puits, le cuvon de la pyramide rhomboïdale est essentiel pour comprendre le fonctionnement du sarcophage de la grande pyramide. Plus que cela, ce cuvon et la façon dont la herse vient s'y insérer, rendent la théorie communément admise complètement caduque : les herses n'étaient pas destinées à empêcher que des pilleurs puissent accéder à la chambre haute.
Voir la partie sur les 14 girdle stones de cerclage du puits oblique de la grande pyramide de Khéops
Le sarcophage de la pyramide de Khéops à Gizeh
Le même auteur évoquait également le fait que si l'on avait réellement procédé aux momifications par l'utilisation de saumure, on aurait dû retrouver des "baignoires" de momification. Mais, une baignoire de momification, n'est-ce pas par hasard, ce que l'on a retrouvé dans la grande pyramide de Khéops? Ou dans celle de Khéphren?
Tous ces "sarcophages" en granite, qui ne portent aucune décoration, aucun hiéroglyphe, aucun signe d'aucune sorte ; plutôt que les qualifier de "sarcophages" dans lesquels les pharaons allaient reposer pour l'éternité ; ne serait-il pas plus sage de leur trouver une autre fonction? Tous ces sarcophages ne seraient-ils pas plutôt des cuvons de momification?
Origine du sarcophage en granite et quelle utilisation pour l'eau purifiée
Concernant le sarcophage de la pyramide de Khéops, on pourrait même se laisser aller à faire preuve d'un peu de romantisme. Si ma théorie est exacte, la grande pyramide de Gizeh, serait en effet la 4ème pyramide de Snéfrou, dont Khéops aurait "hérité". On peut tout à fait imaginer, que l'on ait alors réutilisé le cuvon de momification de Snéfrou pour l'intégrer dans sa pyramide, à titre posthume, en quelque sorte. Il aurai suffit de très peu de modifications pour transformer ce cuvon et en faire le filtre à sable que je décrit dans ma théorie sur Khéops.
Là où les pyramides de Snéfrou continuent à bouleverser encore une fois ma théorie sur Khéops, c'est sur l'utilisation de l'eau pure que produisait ce filtre à sable : je pensais au départ que cette eau pure était destinée à l'équipe de 10 hommes qui travaillait dans la grande galerie, c'était de l'eau potable ; mais maintenant, je n'en suis plus sûr du tout.
Parce qu'une fois que l'on a le carbonate de sodium, le natron pur, peut-être que l'étape suivante dans le process, c'est de mélanger ce natron pur avec de l'eau pure. Peut-être que l'eau pure sortant du sarcophage, n'était pas de l'eau potable, c'est à dire destinée à la consommation, mais de l'eau purifiée, similaire à l'eau distillée utilisée dans tous les laboratoires, dès lors qu'il faut mettre tel ou tel élément en solution.
L'emplacement originel du sarcophage en granite de la Grande Pyramide d'Égypte sur le plateau de Gizeh.
Les conduits d'alimentation Sud (à gauche de l'illustration) et Nord (à droite), qui permettaient l'alimentation en eau de la chambre du Roi de la grande pyramide de Gizeh.
Le sarcophage de la grande pyramide de Khéops, était un filtre à sable approvisionné par l'eau de la chambre du Roi. Il permettait d'obtenir de l'eau purifiée, tout à fait potable. Le même genre de filtre à sable est encore aujourd'hui très largement utilisé dans bon nombre de pays "en voie de développement".
La momification à la saumure de sel de natron
On peut lire ici où là que la momification des corps était réalisée avec des petits sacs remplis de natron, que l'on insérait à l'intérieur des corps, en particulier dans la cavité abdominale. Sans doute à-t-on traditionnellement, effectivement procédé de la sorte. Mais Snéfrou était assurément différent, et le fonctionnement de sa pyramide rouge l'atteste. Déjà dans la grande pyramide de Khéops, il était fort probable qu'une saumure de sel était utilisée, de façon à déshumidifier au maximum l'air qui allait rentrer dans le couloir horizontal : plus l'air était sec, plus il pouvait se charger en humidité et par la même, se refroidir.
Dans la pyramide rouge, l'utilisation d'une saumure est certaine, du moins si mon interprétation de son fonctionnement est correcte.
Je ne peux imaginer qu'avec une telle connaissance et une telle maîtrise de l'utilisation de la saumure, Snéfrou n'ai pas mis un point d'honneur à utiliser une méthode de momification utilisant précisément cette saumure.
Tout simplement parce que la déshumidification en phase liquide est bien plus efficace qu'en phase solide.
De façon surprenante, la quasi totalité de la littérature concernant cette déshumidification en phase liquide est essentiellement en anglais. Il n'y a presque rien de disponible en français. En anglais, on parle de "Liquid Dessicant" ; et de très nombreuses vidéo ou pages web expliquant la méthode sont disponibles ; et toutes disent la même chose : les Liquid Dessicant Systems, sont bien plus efficaces que leurs homologues utilisant des Solid Dessicants.
Selon moi, Snéfrou a donc été momifié en utilisant cette méthode. J'ai lu quelque part que quelqu'un avait essayé d'utiliser cette méthode pour momifier un animal de laboratoire (si je me souviens bien), mais que cela avait échoué. Il serait bien-sûr nécessaire d'avoir le protocole expérimental exact, avant de porter un jugement définitif sur cette expérience, mais connaissant la supériorité des Liquid Dessicants sur les Solid Dessicants, je reste malgré tout plus que dubitatif sur cette expérience. Parce que très certainement, le secret de la réussite d'une momification, repose entièrement sur la méthode utilisée : la nature et la qualité du sel utilisé (ou des sels utilisés), sa concentration, la température à laquelle l'opération est effectuée...
Le fonctionnement de la grande pyramide de Khéops à Gizeh en Égypte, pour la production de froid dans le couloir horizontal et son stockage / transfert à partir de la chambre de la Reine, vers le toit plat de la pyramide par les 2 conduits de la chambre. Le froid permettait le refroidissement de tours de Solvay pour la production de carbonate de sodium Na2CO3, la forme minérale pure du natron, le sel utilisé pour la momification. Mise à jour le 28/08/2021.
La partie souterraine de la pyramide rhomboïdale
Le mur Sud de l'antichambre de la pyramide rhomboïdale, en bas de la descenderie Nord. On remarque que ce mur a été parfaitement creusé pour y accueillir une structure de section circulaire, ou semi-circulaire, qui pourrait tout à fait correspondre à l'aspect habituel des tours utilisées dans le procédé Solvay à l'ammoniac de fabrication de natron pur, le carbonate de sodium Na2CO3, déjà produit dans la pyramide rouge (voir le post à ce sujet, à la suite de celui-ci). Ce mur est aujourd'hui complètement caché par l'escalier qui permet d'accéder à la chambre basse.
Cette forme cylindrique se retrouve également dans la chambre suivante, la chambre basse principale. La photo, prise dans cette chambre basse, montre le passage vers l'antichambre.
Une pièce identique ou similaire au disque de Sabou était peut-être utilisé dans une tour de carbonatation installée contre le mur Sud de l'antichambre de la pyramide rhomboïdale.
De la même façon que le crochet retrouvé dans la grande pyramide de Khéops (relique de Dixon), n'était en fait rien d'autre qu'une simple poignée ; le disque de Sabou doit très certainement lui aussi, être regardé à l'envers.
Il est intéressant de noter que le diamètre du disque de Sabou semble parfaitement correspondre au diamètre de la partie semi-cylindrique creusée dans le mur Sud.
Le disque de Sabou (Schist Sabu Disc), aurait pu être une coupelle de tour de Solvay utilisée pour la production de carbonate de sodium, la forme minérale pure du natron, le sel utilisé pour la momification. L'une des particularités du procédé Solvay à l'ammoniac, c'est la tour de carbonatation où la saumure ammoniaquée (eau + sel + ammoniac NH3) est injectée à l'intérieur d'une tour par le haut alors que le CO2 venant du four à chaux, est lui injecté par le bas. La saumure parcourt donc la tour de haut en bas et pour augmenter au maximum le contact avec le CO2, de nombreuses petites structures en forme de coupelles ou de dômes percés sont aujourd'hui utilisés pour faciliter les échanges et donc les réactions chimiques à l'intérieur de la tour.
Le disque de Sabou et les pyramides de Snéfrou
Le disque de Sabou (Sabu, ou Sébou) est un objet archéologique de la 1ère dynastie, retrouvé en 1936 dans le mastaba S3111 de la nécropole nord de Saqqarah et qui appartenait au fils du pharaon Adjuib (environ 3000 à 2800 avant notre ère).
Même si l'objet en question est en pierre (ardoise ou schiste), il a été supposé qu'il devait être la réplique d'un modèle métallique, mais cela ne repose sur aucun élément sérieux et cette idée est probablement érronée.
Le problème avec le disque en schiste de Sabou, c'est qu'il est visiblement construit à des fins technologiques. L'idée qu'il est pu être utilisé comme vase, porte bougie, porte encens ou bol à céréales est pour le moins saugrenue. Mais l'idée qu'il aurait pu être une composante d'une "machine" dans lequel il aurait été en rotation l'est tout autant puisque le disque est parfaitement symétrique : il n'aurait rien pu faire avancer ou propulser vers quelque direction que ce soit, il n'aurait pas non plus pu faire tourner une pompe ou une turbine.
Il faut donc trouver au disque à 3 lobes de Sabou, une fonction technique "crédible" avec une contrainte supplémentaire : sa fragilité.
Dans mon étude de la pyramide rouge, j'arrive à la conclusion que du carbonate de sodium (Na2CO3), la forme minérale pure du natron utilisé pour le processus de momification, y était produit selon un procédé qui devait être très proche du procédé Solvay à l'ammoniac encore utilisé aujourd'hui (voir le post suivant sur la pyramide rouge).
On ne retrouve pas la très forte odeur d'ammoniac de la pyramide rouge dans la pyramide rhomboïdale, mais on peut par contre observer des structures à même la pierre qui évoquent les tours de Solvay actuelles, en particulier dans l'antichambre et la chambre basse.
Le mur Sud a en effet été creusé pour y accueillir une structure cylindrique qui aurait tout à fait pu être une tour de Solvay, plus précisément la tour de carbonatation où la saumure ammoniaquée était déversée depuis le haut de la tour alors que le CO2 y était injecté par le bas.
Et bien je pense que le disque de Sabou, ou un modèle plus abouti encore, faisait partie de cette tour. Cette tour renfermait plusieurs disques, peut-être une vingtaine, simplement posés les uns sur les autres, leurs parties bombées tournées vers le haut, exactement comme les coupelles, ou dômes, utilisés aujourd'hui dans ce genre de tour de carbonatation.
Le fait que le disque de Sabou ait été en pierre s'expliquerai alors parce qu'il aurait été totalement indifférent à la forte concentration en sel de la saumure, ce qui n'aurait pas été le cas de disques en métal ; et en étant immobile à l'intérieur de la tour, sa fragilité n'aurait pas eu d'importance.
Mais rien ne dit que s'il y avait bien eu des tours de ce type, les disques aient été en métal. Des disques en pierre sont probablement même moins sujets à la détérioration, en particulier vis-à-vis de la forte concentration en sel de la saumure. Des disques en pierre, comme celui retrouvé, auraient certainement eu une bien plus longue durée de vie.
Toujours est-il que le disque de Sabu, simplement retourné, aurait parfaitement sa place dans une tour de carbonatation des pyramides de Snéfrou. Chaque tour aurait ainsi pu être équipée d'une dizaine ou d'une vingtaine de ces disques, empilés les uns sur les autres, leurs parties bombées orientées vers le haut.
Il est fort probable que le disque de Sabou (sabu's disc) ait été utilisé avec la partie bombée orientée vers le haut et les 3 lobes vers le bas.
La descenderie Nord de la pyramide rhomboïdale
Il y a au moins 2 indices qui permettent de penser que la descenderie Nord de la pyramide rhomboïdale était inondée.
Le premier c'est l'extrême dégradation du bas du passage, où la pierre est tellement abîmée qu'elle se délite par plaques entières.
Le deuxième point, c'est la présence de blocs assemblés en "dents de scie". Ce type de construction fait bien sûr penser à l'arrangement polygonal autobloquant du couloir ascendant de la grande pyramide de Khéops, qui selon ma théorie était lui aussi inondé.
Contrairement à la grande pyramide, il n'y avait pas à gérer d'ondes de pression répétées et cet arrangement en dents de scie était suffisant pour garantir l'intégrité structurale du passage, sans l'utilisation de girdle stones de cerclage en particulier.
Le refroidissement évaporatif de la tour accolée au mur Sud.
La forme particulière du bas de la descenderie, en forme de goulot dirigé vers l'entrée de l'antichambre, que montre le schéma ci-dessus pourrait laisser suggérer que de l'eau était injectée dans l'antichambre. Il semble que l'on ait ici réalisé un premier essai de refroidissement adiabatique par évaporation. De l'eau sous pression était sans doute projetée dans l'antichambre pour refroidir la tour adossée au mur Sud.
Le bas de la descenderie Nord montre une section circulaire alors que tout le reste du passage est de forme carrée et il semble qu'un équipement y était installé. Vue de l'antichambre (à gauche) et depuis le bas de la descenderie (à droite).
La chambre supérieure "funéraire" de la pyramide rhomboïdale
Le débouché des 4 conduits de la chambre funéraire de la pyramide rhomboïdale de Snéfrou
Crédits photographies : Keith Hamilton (gauche) et Abd el-Salam Hussein dans les années 1940 (droite).
Un four à l'intérieur du massif de la chambre "funéraire" et ses 4 conduites
L'explication que l'on entend souvent à propos du petit tunnel qui s'enfonce sous le massif à partir de son coin Sud-Ouest (photographie de gauche), c'est qu'il aurait été creusé par des pilleurs. Malheureusement, comme très souvent avec les pyramides, dès que l'on rencontre un élément qui ne colle pas avec la théorie dominante, on semble pouvoir l'expliquer comme des traces laissées par des pilleurs. Et ce seraient également des pilleurs qui auraient creusé les 2 petites cavités rectangulaires, qui apparaissent sur le sol.
Ces 2 cavités sont non seulement parfaitement creusées, mais elles semblent également être surmontées par 4 cavités circulaires qui ressemblent étrangement à des arrivées de conduites. Difficile d'imaginer ces pilleurs creuser ces 4 éléments, exactement à la verticales des 2 autres cavités rectangulaires ; elles mêmes à la verticale du foyer aménagé au bout du tunnel.
On peut imaginer une arrivée d'eau, d'air, ou autre. On peut aussi imaginer que ces conduites permettaient la sortie de gaz.
Toute la structure de la chambre haute semble en fait, comme "rajoutée". Elle ne cadre pas avec le reste de la pyramide. Cette impression est renforcée par le début d'escalier que l'on discerne sans peine dans le coin Sud-Est de la chambre. Cet escalier prend naissance dans le mur Sud de la chambre, et se termine dans le mur Sud du massif.
Quoi qu'il se soit passé dans cette chambre, son histoire est complexe et a sans doute commencée lorsque le massif n'était pas plus élevé que le niveau qui correspond aux premières poutres de cèdre.
La voûte à encorbellement de la chambre basse de la pyramide rhomboïdale (à gauche) et de la chambre haute dite "funéraire" (à droite). Remarquez sur la photographie de droite, la très grande dégradation de la voûte.
La quète de la momification parfaite
La seule raison pour laquelle le plafond de la chambre haute de cette pyramide rhomboïdale soit autant abîmé, alors que celui de la chambre basse est parfaitement intact, c'est qu'il ait été en contact avec de la vapeur à haute température. Si l'on veut faire le lien avec la pyramide rouge, peut-être que la raison en était la transformation du bicarbonate de sodium en carbonate de sodium, c'est à dire la forme minérale pure du natron (Na2CO3). Voir le post suivant concernant la pyramide rouge et la production du natron.
Toujours est-il que pour les 3 pyramides auxquelles je me suis intéressé pour l'instant, j'arrive à la même conclusion que l'on s'y était livré à de nombreuses expériences que l'on considère aujourd'hui comme appartenant à de la Low Tech, par opposition à la High Tech, la Haute Technologie.
En aucun cas, aucune de ces 3 pyramides, n'avait servie à accueillir la dépouille de leur pharaon. Mais elles avaient sans doute participé à améliorer sans cesse le procédé de la momification.
La vraie raison d'être de la grande pyramide de Khéops
L'élément clé de la compréhension de la grande pyramide d'Égypte, c'est le couloir horizontal. C'est le point de départ. Tout dans ce couloir pointe vers la production et le stockage du froid. Ce froid était produit dans la 1ère partie du couloir où l'on trouve de nombreux aménagements pour lutter contre des chocs thermiques : des joints plus larges que d'habitude et remplis d'une substance noire qui ressemble à de la résine ou du goudron ; des blocs plus petits que dans la 2nde partie du couloir et qui sont disposés en 2 assises où les blocs sont simplement posés les uns sur les autres en faisant apparaître des joints continus entre le sol et le plafond. Pour encore mieux résister aux contraintes thermiques, ces blocs sont également isolés du reste de la structure du couloir par un coffrage rempli de sable.
Tous ces aménagements nous montrent que la production de froid n'était pas continue. Ce n'est pas le froid qui pose un problème ici, mais l'alternance entre le refroidissement et la remontée à température ambiante.
C'est le couple grande galerie/couloir ascendant qui permet de comprendre comment ce froid était produit, et c'est le bloc bouchon de granite n°3 qui était l'élément clé de ce système : en étant inlassablement précipité dans le couloir ascendant inondé et renforcé par la présence de 14 girdle stones de cerclage, il mettait ce "puits oblique" sous pression et une petite partie de son eau était envoyée dans le couloir horizontal sous la forme d'un brouillard, ou d'un nuage de microgouttelettes. Cette eau subissait alors un violent refroidissement par simple évaporation. C'est le principe de nos refroidisseurs d'air actuels.
Le problème était à présent de comprendre la raison pour laquelle on produisait ce froid. J'ai longtemps pensé que c'était pour permettre la production de béton naturel dans le complexe souterrain, dans le but de fabriquer un pyramidion dans lequel le pharaon Khéops y aurait inséré une relique personnelle, qui lui aurait permis d'être en quelque sorte, présent au faîte de sa pyramide pour l'éternité.
Cette explication ne me satisfaisait guère, mais c'était la seule utilisation du froid à laquelle je pouvais penser.
L'erreur que je faisais, c'était de rester focalisé sur la grande pyramide. La solution allait venir de l'étude des pyramides de son père, Snéfrou.
Snéfrou à en effet fait construire de très nombreux édifices, et en particulier 3 pyramides majeures où l'on trouve de nombreux indices ; et c'est dans la pyramide rouge que tout s'éclaire .
La pyramide rouge est la clé pour comprendre la grande pyramide de Gizeh. Plus que ça encore, je pense que la grande pyramide de Khéops, est en réalité la 4ème pyramide de Snéfrou. Khéops n'a fait qu'hériter de sa pyramide.
Cette pyramide rouge a été probablement la première tentative véritablement aboutie d'un véritable processus de développement technologique visant à la production de la forme minérale pure du natron, le carbonate de sodium, Na2CO3.
Cette pyramide rouge regorge de traces révélant qu'elle a été le siège de réactions chimiques intenses : des traces de feu dans la chambre haute, des traces de gaz ascendants et des murs extrêmement tachés dans la chambre intermédiaire, des blocs gigantesques fissurés, des dépôts rouges et jaunes sur le plafond et les murs de la descenderie, et bien-sûr l'odeur insupportable d'ammoniac, 4500 ans après son utilisation. Ce qui permet de dire avec une assez grande certitude, que ce qui y était produit, c'était le natron, c'est que de nombreuses photographies (avant rénovation), montrent que la chambre "funéraire" était probablement un four à chaux (blocs calcinés et arrangés en cercles concentriques, petit conduit maçonné...).
Ce four à chaux et la présence d'ammoniac en très grande quantité, suggèrent très fortement que c'était bien du natron qui y était produit. Aujourd'hui, ce natron fait partie des produits chimiques les plus produits à l'échelle mondiale ; mais personne ne l'appelle ainsi. Le natron, c'est le carbonate de sodium produit par le procédé Solvay, ou une variante de ce procédé. Pour résumer, le natron s'obtient en utilisant simplement une saumure de sel et du calcaire que l'on cuit dans un four à chaux. Au cours de l'une des étape du procédé, de l'ammoniac est créé ; mais il est normalement presque totalement consommé lors d'une autre étape. Si bien, que cet ammoniac n'est généralement même pas mentionné dans l'équation bilan de la réaction.
Mais ceci est vrai aujourd'hui, parce que la maîtrise du froid ne pose aucun problème. L'une des étapes consiste à refroidir une tour qui permet de régénérer (de consommer) l'ammoniac produit.
C'est probablement parce que ce refroidissement de la tour de régénération de l'ammoniac n'était pas réalisé dans la pyramide rouge, que cet ammoniac s'y est accumulé et que l'on a conçu un moyen pour fabriquer du froid pour la pyramide suivante : la grande pyramide de Gizeh.
Si cette hypothèse est correcte, à moins d'imaginer que la grande pyramide de Khéops n'ait servie qu'à valider un procédé de fabrication de froid, elle devrait être couplée à une structure identique ou similaire à celle de la pyramide rouge pour la production de natron.
Le froid produit dans la 1ère partie du couloir horizontal s'accumule dans la chambre de la Reine et ce froid est transféré grâce à un serpentin de cuivre à l'unité de production de natron, installée sur le toit plat de la pyramide.
Si cette théorie est juste, cela ferait donc de la grande pyramide de Gizeh, la 4ème pyramide de Snéfrou, dont son fils aurait hérité.
Horus holding the fog nozzle of the Great Pyramid of Giza, refreshing himself, and King Amasis demonstrating that he was able to master the Solvay process and that the manufacturing of sodium carbonate and sodium bicarbonate was successful.
Horus Figure DUT 162 from the Louvre Museum and Kneeling statuette of King Amasis from the Metropolitan Museum of Art, New-York. Accession Number: 35.9.3 : https://www.metmuseum.org/art/collection/search/544886
Pyramids of the Giza Necropolis by KennyOMG : https://en.wikipedia.org/wiki/Giza_pyramid_complex#/media/File:Pyramids_of_the_Giza_Necropolis.jpg
0.01 The Pyramids of the Cold - Very quick abstract of the study
Ancient Egyptian pharaohs used chemistry and physics to legitimate themselves as kings of Egypt, and they forged an entire religion for that matter : gods were self-glorification metaphors of their scientific accomplishments. The end game of this technological program was the Great Pyramid of Giza where evaporative cooling was engineered in the known part of the pyramid, using the power of water, most probably as suggested by the strong ammonia smell in the Red Pyramid, to cool down chemical manufacturing of sodium carbonate and sodium bicarbonate. At that time, sodium carbonate was called natron, and it was the salt used for the mummification of the pharaohs.
Ancient Egyptians were the first civilization to master a Solvay-like process for sodium carbonate manufacturing, long before it got reinvented in the 1800's in Europe. The key elements of that process is the temperature control of the chemical reactions (the cooling), and the dome shaped plate necessary for the counterflow chemical reactions to occur in an efficient way, and that plate is precisely what is the disc of Sabu.
If mastering the Solvay-process was important, it actually looks like the cold was the most magical phenomenon worshiped by ancient Egyptians, as suggested by Akhenaten and Nefertiti who represented themselves as Shu and Tefnut, the deities that combined together were creating the evaporative cold (Shu = dry warm air, and Tefnut = spat water).
The evaporative cold is what represents the ankh symbol that is given by Akhenaten to the heat of the Sunbeams.
Also, the very first pyramid complex, the Step Pyramid of Djoser, was called "the refreshment of the Gods".
0.02 The Pyramids of the Cold - Table of contents
Section 1 • The Evaporative Cooling Passage, Nefertem and the khepeshes
Section 2 • The Evaporative Cooling : the Dendera Light
Section 3 • The Evaporative Cooling : the Heka, Geb, Shu, Nut and Tefnut glorifying metaphors
Section 4 • The Inclined Well layout : the Girdle Stones and the interlocked blocks
Section 5 • The Inclined Well waters : the Apep metaphor of the pressurized waters
Section 6 • The Inclined Well : the Taweret Lady of the Well block
Section 7 • The Inclined Well : the Bes wedging block and the Māori ceremonial Haka
Section 8 • The Inclined Well : the draining of the well
Section 9 • The Inclined Well : the Was Scepter, the Sa Symbol and the Isis Knot
Section 10 • The Impactor
Section 11 • The Grand Gallery : the Hidden Hauling Cavern of the Underworld
Section 12 • The Grand Gallery : the Hauling Beetle designed for 8+2 crewmembers
Section 13 • The Grand Gallery : the Scarab Amulets
Section 14 • Solvay process (natron manufacturing) : the Red Pyramid
Section 15 • Solvay process (natron manufacturing) : the Disc of Sabu
Section 16 • Solvay process : the cooling of the Eye of Horus
Section 17 • The Ankh symbol and the changes made by Akhenaten & Nefertiti
Section 18 • The Sarcophagus of the Great Pyramid
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S'il apparaît clair que le triptyque grande galerie / couloir ascendant / couloir horizontal de la grande pyramide de Khéops, fonctionnait pour permettre la création de froid dans le couloir horizontal et son accumulation dans la chambre de la Reine, l'étude de la pyramide rouge de Snéfrou me laisse à penser que ce froid était destiné à une toute autre utilisation que la fabrication d'un pyramidion en pierre reconstituée, comme je le pensais jusqu'à présent.
L'échangeur thermique, constitué d'un simple serpentin en cuivre, installé dans la chambre de la Reine, permettait vraisemblablement de refroidir l'une des étapes clés de la fabrication de la forme minérale pure du natron : le carbonate de sodium, Na2CO3.
La méthode utilisée était sans doute proche du procédé Solvay, mis au point uniquement dans les années 1800 dans le monde occidental. L'accumulation d'ammoniac dans la pyramide rouge est certainement le signe que les réactions chimiques étaient déséquilibrées parce qu'aucune maîtrise des températures n'y était possible.
La pyramide rouge du pharaon Snéfrou, présente de nombreuses caractéristiques uniques :
- un temple haut de taille très modeste et construit en briques crues, et non en blocs de calcaire
- l'absence d'un temple d'accueil
- l'absence de chaussée
- l'absence de pyramide satellite
- l'absence de système de fermeture des couloirs d'accès
- l'absence de sarcophage
- l'absence de sol dans la chambre funéraire (la 3ème chambre)
J'utilise ici les termes communément admis pour décrire les différentes structures qui composent ou accompagnent la pyramide, mais les conclusions de mes recherches montrent qu'aucun de ces édifices n'avait de fonction liée au culte du pharaon.
La pyramide rouge ne possédait à mon sens, ni temple, ni chambre funéraire ; sa seule fonction était technique, comme pour la grande pyramide de Khéops. La pyramide rouge de Dahchour était cependant, indirectement liée au culte de Snéfrou : elle devait assurer la production de la forme pure du natron, le minéral pur Na2CO3, ou carbonate de sodium.
C'est avec ce natron pur, que le corps du pharaon allait être momifié.
Dessins réalisés par Franck Monnier, A new survey of the upper chambers of Snefru's pyramids at Dashur. The Journal of Ancient Egyptian Architecture, vol.4, 2020.
Même si je pense avoir correctement interprété de très nombreux points de la pyramide de Khéops (voir les posts précédents), j'ai été complètement incapable d'appliquer la même grille de lecture à cette pyramide rouge ainsi qu'aux 2 autres pyramides de Snéfrou. Les 3 pyramides de Snéfrou et celle de son fils, Khéops, partagent une caractéristique commune : une architecture interne complètement déconcertante. Et elles avaient toutes les 4 un point commun évident : aucune décoration, aucune statue, aucun hiéroglyphe, que des couloirs et des chambres vides, sans le moindre aménagement alors que de nombreuses traces sur les murs indiquent clairement que de nombreux éléments y étaient apposés. Aucune de ces 4 pyramides n'avaient jamais été destinée à devenir un tombeau.
La vraie fonction de la chambre funéraire : abriter un four à chaux
La raison pour laquelle les constructeurs de la pyramide rouge ont eu besoin d'un four à chaux est tout à fait hypothétique, mais l'odeur d'ammoniac qui imprègne toute la pyramide est forcément un indice capital. L'odeur d'ammoniac y est tellement forte, que certains auteurs ont émis l'hypothèse que la pyramide était conçue pour la production d'ammoniac. J'ai une théorie différente.
Je pense que la pyramide rouge était conçue pour la fabrication de la forme minérale pure du natron : le carbonate de sodium, Na2CO3.
Les Égyptiens ne connaissaient jusqu'à présent que le natron "roche", un mélange naturel de sels qui se forment dans des conditions climatiques et géologiques très particulières et dont les constituants principaux en sont le carbonate de sodium Na2C03 (le natron "minéral), le bicarbonate de sodium NaHC03, le sulfate de sodium Na2S04 et le chlorure de sodium NaCl (le sel de mer).
1/ L'absence de sol de la chambre supérieure
L'explication que l'on entend souvent à propos de la présence de la fosse observée dans cette chambre, c'est que des pilleurs en seraient responsables. Ils auraient enlevés un par un, tous les blocs, à la recherche du trésor ou de la momie de Snéfrou. L'histoire ne précise pas si ce sont les mêmes pilleurs qui ont transportés tous ces blocs depuis la chambre jusqu'à l'extérieur de la pyramide.
S'il y avait un sol, tel qu'on le suppose aujourd'hui, je dirais que c'est près de 50 tonnes de pierre qu'il aurait fallu remonter de la fosse jusqu'au niveau du sol de la chambre, les faire traverser le petit couloir, puis j'imagine jeter un par un les blocs (sans doute autour d'une petite centaine), depuis le bout du petit couloir, dans la 2ème chambre après une chute de 8 mètres, puis les acheminer à travers les 2 premières chambres jusqu'en bas de la descenderie, pour enfin remonter ces 50 tonnes de pierre à travers les 63 mètres de la descenderie, avec un dénivelé de 28 mètres de hauteur, jusqu'à la sortie de la pyramide.
On ne précise pas non plus, la raison pour laquelle on se serait donné tout ce mal.
La chambre supérieure de la pyramide rouge, connue sous le nom de "chambre funéraire", est l'élément clé pour la compréhension du fonctionnement de la pyramide. Plusieurs points sont à noter dans cette partie de l'édifice: l'absence de sol, les pierres brûlées, les pierres arrangées en cercles concentriques, l'existence d'un petit conduit et l'odeur d'ammoniac qui est généralement à la limite du supportable pour la plupart des visiteurs. Notez en bas et à gauche de l'image, un très bon exemple de pierre brûlée.
2/ Les pierres brûlées de la fosse
De très nombreux blocs portent effectivement des traces de brûlures caractéristiques et ont donc été portés à haute température. Encore une fois l'explication que l'on entend ici ou là, c'est que les pilleurs, frustrés de ne pas avoir découvert le trésor qu'ils étaient venus chercher, ont fait un feu dans la chambre à partir d'un vieux sarcophage en bois...
3/ L'arrangement en cercles concentriques des blocs de la fosse
Cet arrangement concentrique n'est pas centré sur le centre de la chambre, mais semble tourné vers le petit conduit.
Gauche de l'image : un four à chaux à Egnatia, Sud-Est de l'Italie, datant de la fin du 5ème ou du 6ème siècle (source : Angela Stellati). Droite de l'image : four à chaux d'époque indéterminée à Betws yn Rhos, Abergele (Wales, Royaume-Uni). Remarquez la présence du même petit conduit d'accès que celui que l'on trouve dans la chambre de la pyramide, ainsi que certaines pierres plus brûlées que d'autres.
4/ Le petit conduit "creusé par des pilleurs"
Il est communément admis que ce petit conduit de 2 mètres de long, aurait été une nouvelle fois le fait de pilleurs qui auraient jugé pertinent de creuser à cet endroit précis...
La chambre funéraire de la pyramide rouge, montrant le débouché du conduit qui permettait d'insuffler de l'air frais au niveau de la zone de plus haute température du four pour faciliter la combustion : il s'agissait d'un trou d'aération (indiqué "poking hole" sur le schéma situé ci-dessous). Source : Willy Blanchard.
Selon une explication plus "convenue", ce conduit aurait été creusé par des pilleurs.
Vous aurez compris que je ne crois guère à cette histoire de pilleurs. La fosse a toujours été là, et les pierres brûlées ainsi que l'arrangement concentrique des pierres indiquent qu'il s'agissait d'un four à chaux. Les blocs étaient probablement recouverts d'une couche d'argile sur laquelle étaient posées des briques réfractaires ; mais cela n'a pas empêché les blocs situés au niveau où se trouvait la zone la plus chaude du four, d'être marqués par la chaleur extrême qui y régnait (autour de 900 ou 1000°C).
La très forte odeur d'ammoniac
Tous les visiteurs de la pyramide rouge de Snéfrou, décrivent la même chose : une odeur d'ammoniac tellement forte quelle en est à la limite du supportable. Il semble également que ce soit au niveau de la chambre supérieure que l'intensité soit la plus forte.
Cette fois, les pilleurs n'y seraient pour rien. La version officielle de cette odeur d'ammoniac est qu'elle est due à la présence de chauve-souris. Pour être honnête, je ne me souviens pas avoir jamais vu de photographie ou de vidéo de la pyramide rouge montrant des chauve-souris, ou même des traces de guano. Mais acceptons néanmoins cette idée. Le problème de cette explication est double.
D'abord, l'apparition d'ammoniac n'apparaît que lorsque les chauve-souris nichent dans les combles, sous les toits, qui présentent un matériau d'isolation dans lequel les déjections vont finir par développer cette odeur caractéristique de la dégradation des matières azotées telles que l'urine.
Le deuxième problème vient de la quantité de chauve-souris qu'il faudrait pour atteindre une concentration telle qu'elle soit perçue comme à la limite du supportable.
L'explication des chauve-souris ne tient pas. Ce ne sont pas des chauve-souris qui sont à l'origine de cette odeur d'ammoniac ; comme elles ne sont pas responsables non plus des dépôts rouge observés sur le plafond de la descenderie.
La fabrication de natron minéral pur, le carbonate de sodium Na2CO3
Le natron avait une infinité d'utilisations dans l'Égypte antique, touchant de nombreux domaines, mais c'est bien sûr pour son rôle dans le processus de momification qu'il était le plus important.
Le natron "roche" semble avoir contenu assez souvent des impuretés. Une étude hydrologique et sédimentologique d'un lac de natron a récemment permis de préciser la formation de ces carbonates et bicarbonates dans les lacs où se produit une forte évaporation. Les auteurs (Castanier et al.), ont ainsi montré que la formation spontanée des carbonates et bicarbonates de sodium est très difficile et demande la présence de bactéries halophiles. Ces carbonates et bicarbonates précipitent fortement en présence de calcium et de magnésium (ils sont donc perdus pour le natron), mais forment en leur absence des sels avec le sodium, sels qui sont relativement labiles et qui vont constituer le natron "roche". Ce fait expliquerai le caractère périodique de la récolte du natron dans l'antiquité, ainsi que le caractère relativement périssable du produit lui même.
L'approvisionnement en natron "roche" n'est donc pas quelque chose de sûr ; sa richesse en natron "minéral" n'est pas forcément régulière ; il peut s'accompagner de beaucoup d'impuretés et sa conservation pose également des problèmes puisqu'il a une affinité très élevée avec l'eau.
Il est donc tout à fait naturel qu'un pharaon ait cherché à ne plus dépendre du natron "roche" et ai lancé un programme de recherche de fabrication de natron pur, le minéral, qu'il aurait pu faire fabriquer à la demande.
Ce qui permet d'avancer l'hypothèse que c'était bien du natron qui était produit dans la pyramide rouge, c'est justement l'ammoniac.
Pourquoi y a-t-il eu production d'ammoniac dans la pyramide rouge
Aujourd'hui, la synthèse industrielle de carbonate de sodium Na2CO3, le natron "minéral" se fait principalement par 2 méthodes : le procédé Solvay, dit à l'ammoniac et découvert par le chimiste belge Ernest Solvay dans les années 1860 et le procédé Hou, qui apporte une petite modification au procédé Solvay, mis au point par le chimiste chinois Hou Debang, dans les années 1930.
Ces 2 procédés permettent de fabriquer du natron "minéral" pur avec comme seuls intrants : du calcaire, du sel et de l'eau.
Les 2 procédés font également intervenir de l'ammoniac gazeux : celui-ci est produit par l'une des réactions intermédiaires de ces procédés, et normalement presque intégralement consommé par une autre de ces réactions intermédiaires. Au final, le bilan de l'ammoniac est presque nul, il n'y a qu'une toute petite consommation d'ammoniac, mais il a bel et bien un rôle indispensable.
Mon hypothèse, c'est que ce que l'on est capable de faire aujourd'hui, en particulier avec la maîtrise du froid, était impossible à réaliser à l'époque des pharaons, et que le procédé utilisé ne permettait pas d'obtenir les mêmes résultats.
Le procédé Solvay demande en particulier de pouvoir utiliser des températures allant jusqu'à 0°C alors que le procédé Hou, plus récent et plus efficace, ne nécessite que des températures descendant à 10°C. Sans la maîtrise de ses températures, il est fort probable que le rendement des procédés ait été faible, et que les équilibres des réactions soient modifiés et conduisent à une accumulation importante d'ammoniac.
C'est en effet au niveau de la seconde tour Solvay, la tour de régénération de l'ammoniac, que le refroidissement doît être réalisé. Si ce refroidissement n'est pas fait, le cycle de l'ammoniac est rompu, il n'y a pas de régénération et l'ammoniac s'accumule.
L'une des particularités du procédé Solvay à l'ammoniac, c'est la tour de carbonatation où la saumure ammoniaquée (eau + sel + ammoniac NH3) est injectée à l'intérieur d'une tour par le haut alors que le CO2 venant du four à chaux, est lui injecté par le bas. La saumure parcourt donc la tour de haut en bas et pour augmenter au maximum le contact avec le CO2, de nombreuses petites structures en forme de coupelles ou de dômes sont aujourd'hui utilisés pour faciliter les échanges et donc les réactions chimiques à l'intérieur de la tour.
Le disque de Sabou et les pyramides de Snéfrou
Le disque de Sabou (Sabu, ou Sébou) est un objet archéologique de la 1ère dynastie, (environ 3000 à 2800 avant notre ère), retrouvé en 1936 dans le mastaba S3111 de la nécropole nord de Saqqarah. Même si l'objet en question est en pierre (ardoise ou schiste), il a été supposé qu'il devait être la réplique d'un modèle métallique.
Mais rien ne dit que s'il y avait bien eu des tours de ce type, les disques aient été en métal. Des disques en pierre sont probablement même moins sujets à la détérioration, en particulier vis-à-vis de la forte concentration en sel de la saumure. Des disques en pierre, comme celui retrouvé, auraient certainement eu une bien plus longue durée de vie.
Toujours est-il que le disque de Sabu, simplement retourné, aurait parfaitement sa place dans une tour de carbonatation des pyramides de Snéfrou.
La pyramide rouge de Snéfrou à Dahchour, était conçue pour la fabrication de natron pur à partir d'un procédé à l'ammoniac, probablement très proche du procédé Solvay. Le minéral carbonate de sodium pur Na2CO3, permettait de remplacer le natron habituellement récolté : une roche sédimentaire où le natron minéral était accompagné d'impuretés et d'autres sels que le carbonate de sodium. Le natron était le sel utilisé pour la momification des corps.
Le four à chaux permettait d'obtenir du CO2 et du lait de chaux. Le CO2 allait être incorporé à la saumure ammoniaquée dans la tour de carbonatation de Solvay de la 2ème chambre pour obtenir du bicarbonate de sodium NaHCO3 ; lui même transformé dans la 1ère chambre grâce à une grande quantité de vapeur, en carbonate de sodium Na2CO3 : le natron pur. Il ne restait plus qu'à séparer la poudre de natron de la vapeur, grâce à un filtre qui aurait pu fonctionner sur le principe du filtre cyclone et qui aurait concentré le natron dans le petit décaissé en bas de la descenderie. La vapeur était quant-à elle évacuée de la pyramide par la descenderie, et ce faisant elle a conduit à la formation d'un dépôt rouge de calcaire, sur son plafond essentiellement, mais également sur ses murs.
L'aménagement interne de la pyramide de Meidoum, avec ses 2 grandes unités de fonctionnement, séparées en 2 circuits totalement indépendants, en prévision de leur installation dans la pyramide rouge.
En regardant attentivement la pyramide de Meidoum, on pourrai bien y voir la confirmation que la pyramide rouge était configurée en petite unité de production chimique.
Les "trial passages" de la pyramide de Meidoum
Il semble en effet que cette pyramide de Meidoum ait été une sorte de modèle grandeur nature de la pyramide rouge, avec cependant une sorte d'éclatement et de séparation des 2 grands circuits de fonctionnement:
- Le premier circuit (en rouge), est le circuit "chaud" ou "énergétique" : il commence par le four à chaux et se termine par l'évacuation de la vapeur d'eau au niveau de la descenderie. On remarquera que le petit cuvon de récupération du natron, fait partie intégrante de ce circuit. Il est effectivement produit par le second circuit, mais est ensuite relâché dans le premier, avant de pouvoir être filtré et récupéré.
Plusieurs remarques sur ce circuit chaud :
1/ On remarquera qu'il y aurait bien eu un puits descendant de la chambre du four à chaux (partie encerclée, en jaune), et qui permettait l'évacuation de la chaux vive, probablement dans une sorte de bassin où était donc créé le lait de chaux.
2/ On peut également voir que le petit décaissé de récupération du natron était initialement placé bien plus haut dans la descenderie que ce n'était le cas dans la pyramide rouge.
- Le second circuit (en vert), reproduit quant à lui le circuit où se déroulent les réactions chimiques, avec les 2 chambres où étaient installées les tours de carbonatation de Solvay et de régénération de l'ammoniac. Ce circuit se termine par une simple "amorce" de la descenderie.
L'odeur d'ammoniac surtout présente dans la "chambre funéraire"
A la fermeture de la pyramide, la saumure ammoniaquée est vidée par la petite ouverture aménagée au Sud de la seconde chambre et qui permettait au lait de chaux de rentrer dans cette chambre. L'ammoniac s'est ensuite évaporé et est venu imprégné les pierres du four à chaux. En effet, ces pierres ont été portées à haute température et ce sont donc asséchées avec le temps ; elle se sont donc comportées comme de véritables éponges vis-à-vis de l'ammoniac.
C'est pour cette raison que c'est dans la chambre du four, la chambre dite "funéraire", que l'odeur d'ammoniac est la plus forte dans toute la pyramide, et que l'on a du installer une ventilation. Il semble que lors d'une restauration récente, les pierres de cette chambre aient également été recouvertes de ciment, peut-être pour limiter la quantité d'ammoniac qu'elles émettent.
La fabrication de natron par un procédé à l'ammoniac
Les différents procédés utilisés de nos jours ou dans la passé pour la fabrication du natron pur Na2CO3, ou carbonate de sodium, ne diffèrent finalement que très peu, et fonctionnent tous sur la même séquence principale.
Intrants majeurs du procédé Solvay à l'ammoniac :
Roche calcaire, CaCO3 (carbonate de calcium)
Sel de mer NaCl, (chlorure de sodium)
Eau
Combustible : bois, charbon, houille (ou "coke", "charbon fossile") pour le fonctionnement du four à chaux et la production de vapeur en très grande quantité nécessaire pour la transformation du bicarbonate de soude NaHCO3 en carbonate de soude Na2CO3, le natron pur
Intrant mineur : l'Ammoniac NH3 (gaz)
L'approvisionnement en ammoniac venait principalement du salmiac (autres dénominations : sal ammoniac ou sel ammoniac). Il s'agit d'un corps chimique minéral, le chlorure d'ammonium, de formule chimique NH4Cl.
Le salmiac était l'un des sels du dieu Amon de l'Antiquité égyptienne, mais il servait également pour renforcer les soudures, en particulier à partir d'éléments en cuivre. Le salmiac était principalement trouvé dans les mines de charbon, les bouses de chameau (en Égypte et en Lybie), ainsi que dans les déjections d'oiseaux et de chauve-souris (guano).
C'est parce que les prêtres fabriquaient l'ammoniac pour le culte du dieu Amon, qu'il a été appelé ainsi.
Étape 1 : la fabrication de la saumure dans le "complexe funéraire Est" de la pyramide
Cette première étape consiste à dissoudre du sel de mer dans de l'eau pour obtenir une saumure qui sera ensuite le plus souvent placée dans des bassins de très faible profondeur pour que l'évaporation permette une concentration progressive de la saumure. Ce faisant, toutes les impuretés qui se trouvaient dans la saumure (principalement des sels de chlorure de calcium, de magnésium et de sodium), précipitent au fond des bassins : c'est la purification de la saumure.
Étape 2 : le four à chaux de la 3ème chambre, dite "chambre funéraire"
La cuisson à haute température de petits blocs de calcaire dans le four à chaux. Le but de cette cuisson est de libérer le carbone contenu dans le calcaire : en chauffant les morceaux de calcaire, le CaCO3 (carbonate de calcium) est dégradé et du gaz carbonique (CO2) est libéré. Ce CO2 est produit dans la partie basse du four, là où la température est la plus élevée (900°C) ; et il s'élève ensuite en traversant toutes les couches de blocs de calcaire et de matériau combustible empilées les unes sur les autres. Le combustible peut être du bois, du charbon, à peu près ce que l'on veut. Le CO2 est ensuite capté au niveau de la bouche supérieure du four et peut alors être injecté dans la seconde structure du procédé : la tour Solvay.
Remarquons ici qu'au cours des âges, les fours à chaux ont évolués vers des fours de plus en plus surélevés. Les premiers fours étaient réalisés à même le sol, et progressivement ils se sont élevés au-dessus du sol. Cette élévation permettait entre autre de ménager un accès direct à la zone où le foyer était le plus actif pour lui apporter de l'oxygène tout en facilitant l'opération consistant à évacuer les résidus de cuisson du four.
Cet apport en oxygène était probablement la raison d'être du petit conduit Nord "des pilleurs".
Étape 3 : la tour Solvay de carbonatation de la 2ème chambre
L'aspect du mur Sud de la seconde chambre de la pyramide rouge, avant les travaux de nettoyage. Remarquez les traces noires ascendantes, qui montrent que des gaz chauds étaient injectés dans la chambre ; et la très grande dégradation du bas du mur.
Dans cette chambre, le CO2 produit par le four à chaux était mélangé avec la saumure ammoniaquée pour produire du chlorure d'ammonium NH4Cl et du bicarbonate de soude NaHCO3.
Remarquez que sur cette photo la bouche du conduit d'alimentation (1) montre clairement que du gaz était injecté à l'intérieur de la chambre et remontait le long de la paroi alors que dans le même temps un liquide descendait le long du mur.
Le NH4Cl en solution, passait alors dans la tour suivante, la tour de régénération de l'ammoniac et était mélangé au lait de chaux en provenance du bas du four à chaux, pour régénérer l'ammoniac NH3. Ce NH3 repartait alors dans la première tour, la tour de Solvay, ou tour de carbonatation où était injecté le CO2.
L'aspect du mur Sud de la 2ème chambre de la pyramide rouge avant et après les travaux d'aménagement, ainsi que les débouchés des canalisations d'approvisionnement de la tour Solvay de carbonatation.
Le nettoyage "sélectif" de la chambre
Il est en effet regrettable que les traces ascendantes, laissées par les gaz injectés dans la chambre aient été soigneusement effacées (cercles rouges sur la photographie de droite, ci-dessus) ; alors que dans le même temps, les graffitis laissés par quelques touristes indélicats ont-eux été laissés en place.
Mais sûrement seront-ils eux aussi nettoyés lors de la prochaine campagne de rénovation...
Le mur Sud montre des traces extrêmement marquées de tâches ainsi que des marques montrant l'emplacement d'un coffrage ou de canalisations en provenance de la chambre du four à chaux.
Le bas de ce mur Sud semble également avoir subi de fortes chaleurs, mais les premières marches de l'escalier cachent malheureusement aujourd'hui totalement cette partie. La transformation de la chaux vive en chaux éteinte sous l'action de l'eau, dégageant beaucoup de chaleur, cela pourrait en être la cause.
La descenderie de la pyramide rouge de Snéfrou. Photographie de gauche : le bas de la descenderie (juste au-dessus du petit décaissé) qui ne montre aucun dépôt rouge, ni au plafond, ni sur les murs. La photographie de droite montre l'aspect du dépôt rouge qui apparaît en plaque, essentiellement sur le plafond du conduit, mais également par endroits sur les murs. Le dépôt rouge commence 5 à 6 mètres au-dessus du décaissé, semble t-il. On remarque bien sous la couche de dépôt de couleur rouge, la couleur naturelle de la pierre.
La fine couche de dépôt rouge (et jaune) du plafond de la descenderie
A bien y regarder de plus près, la couleur du dépôt du plafond de la descenderie n'est pas seulement rouge : sur la photographie ci-dessus, on note également à proximité du mur, la présence d'un dépôt de couleur jaune.
Le natron pur final Na2CO3, était obtenu à l'état solide (poudre) dans la première chambre, en chauffant à la vapeur le bicarbonate de sodium NaHCO3, lui même en provenance de la tour de carbonatation de Solvay. Cette vapeur était ensuite évacuée de la pyramide par la descenderie. Se faisant elle provoquait l'apparition d'un dépôt de calcaire de couleur rose à rouge vif sur le plafond de la descenderie.
Bas-relief du temple de Hathor à Dendérah montrant la production de froid par le nuage de microgouttelettes. Remarquez le personnage à la double silhouette pour symboliser la sensation de froid (la chair de poule).
L'évolution des procédés de fabrication du carbonate de sodium (natron)
1/ La pyramide rouge
L'histoire de la production du carbonate de sodium synthétique, commence en France au lendemain de la Révolution française, par le procédé Leblanc, du nom de son inventeur Nicolas Leblanc qui mis au point son procédé en 1791 et commença sa production dans son usine de Saint-Denis.
Le procédé Leblanc ne fait pas intervenir d'ammoniac dans ses réactions, donc ce n'est pas par ce procédé qu'était fabriqué le natron dans la pyramide rouge. Cependant, le procédé Leblanc est important pour nous aider à comprendre cette pyramide : il repose sur une architecture de 3 chambres de réaction en enfilade et ressemble donc énormément à la distribution des chambres de cette pyramide. La première de ces chambres de réactions étant bien-sûr le four à chaux.
Je ne peux que vous recommander de visiter cette page pour plus d'informations sur la production de carbonate de sodium et pour voir les 3 chambres de réactions en question : http://www.verre-histoire.org/colloques/innovations/pages/p302_01_chopinet.html
2/ La pyramide rhomboïdale
Cette pyramide montre clairement que des tours ont été installées, en particulier au niveau du mur Sud de l'antichambre. Ces tours ont été introduites en occident avec le procédé Solvay, connu depuis 1811 mais exploité industriellement uniquement depuis 1865.
3/ La grande pyramide de Gizeh
Le diagramme de Carrier nous montre que la température de la chambre de la Reine devait avoisiner les 10°C par le refroidissement évaporatif. Cette valeur pourrait être un indice sur la nature de procédé utilisé. Peut-être n'était-ce ni le procédé Leblanc, ni le procédé Solvay au sens strict, mais le procédé Hou, une variante du procédé Solvay, plus efficace et qui demande justement que l'une des tours soit maintenue à 10°C. Cette température de 10°C permet de séparer 2 produits, par différence de solubilité : à 10°C, le chlorure d'ammonium précipite dans une solution de chlorure de sodium (une simple saumure de sel).
Le personnage tenant les 2 couteaux
Cela peut paraître anecdotique de parler de cette séparation à 10°C, mais elle ne l'est peut-être pas tant que ça : la séparation de 2 éléments, c'est précisément ce que signifie pour moi, le personnage tenant les 2 couteaux.
Le bas-relief en question, non seulement nous montre ce qui était fait dans le couloir horizontal (du froid qui donne la chair de poule), mais aussi comment il était produit (pulvérisation comme le serpent qui crache son venin), à quoi cela ressemblait (le nuage de microgouttelettes), à quoi il servait (refroidir une "tour de Solvay" : le pilier Djed), comment il y était acheminé (par les conduits de la chambre de la Reine) et donc ce qu'il permettait d'obtenir dans le procédé : la séparation de 2 éléments.
Pour plus de détails sur le disque de Sabou et les bas-reliefs "ampoule électrique" de Dendérah qui décrivent très précisément toute ma théorie, voir un post plus récent : ici.
Le bas de la descenderie de la pyramide rouge, montrant le décaissé dans lequel était récupéré le natron pur.
La récupération de la poudre de natron
A la sortie de la 1ère chambre, la vapeur d'eau à haute température transforme le bicarbonate de sodium (sel dissous en solution), en poudre de carbonate de sodium : le natron pur. Pour séparer le natron du flux de vapeur, un filtre est installé sur la toute dernière partie de la descenderie. Ce filtre masque donc le plafond et le protège du dépôt de calcaire rouge.
La poudre de natron pourrait avoir été récupérée par un simple séparateur cyclone, et retomber ensuite dans le petit décaissé de l'entrée du couloir.
L'origine du fer du dépôt rouge de calcaire
Personnellement, je dois avouer que je ne vois absolument pas la raison pour laquelle on lit ici où là que les pierres utilisées pour la pyramide rouge, étaient plus riches en fer que pour les autres pyramides. La seule couleur rouge que je vois sur les photographies qui m'ont été données de voir, c'est celle qui apparaît au plafond de la descenderie, ainsi que sur ses murs.
Pourtant, cette couleur rouge vient très certainement du fer. Quelle était l'origine de ce fer? A ce jour, ce mystère m'échappe encore...
Un nouvel éclairage sur la grande pyramide de Gizeh
Si mes conclusions concernant le fonctionnement de la pyramide rouge de Snéfrou à Dahchour sont correctes, cela pourrait apporter un éclairage nouveau sur la grande pyramide de Khéops à Gizeh.
Je pensais jusque là que la production de froid à l'intérieur du couloir horizontal et son accumulation dans la chambre de la Reine, était destiné à la fabrication d'un pyramidion en pierre reconstituée.
Mais si la vraie raison d'être des pyramides de Snéfrou et de Khéops était la production de la forme la plus pure de natron possible, pour assurer leur future momification, alors tout est bouleversé.
1/ La pyramide rouge présente au niveau de ses 2 petits couloirs, des fissures très marquées sur les énormes blocs utilisés pour leurs plafonds, qui ne peuvent selon moi, n'avoir été causées que par un stress thermique.
2/ La très forte odeur d'ammoniac qui règne dans la pyramide est peut-être le signe que le cycle de régénération de cet ammoniac, n'était pas maîtrisé. Le coupable idéal ici, serait à nouveau un problème de gestion des températures.
L'ordre de construction des pyramides de Snéfrou
Si ma théorie est exacte, cela veut dire que l'ordre dans lequel auraient été construites les pyramides de Snéfrou serait le suivant :
1/ Pyramide de Meidoum : "trial chambers and passages" pour la future pyramide rouge.
2/ Pyramide rouge de Dahchour: 1er essai de fabrication à grande échelle de natron pur Na2CO3. Problème de maîtrise des températures (ammoniac et fissuration des toits des petits couloirs de raccordement).
3/ Pyramide rhomboïdale de Dahchour : améliorations portant sur le fonctionnement du four à chaux (chambre principale de la distribution inférieure) + évolution vers un procédé Solvay de fabrication du natron (tour de l'antichambre) + premiers essais de refroidissement de cette tour (descenderie Nord) + première utilisation d'un filtre à sable
4/ Pyramide satellite de la pyramide rhomboïdale (schéma ci-contre): premiers travaux sur la prochaine grande pyramide de Gizeh (future pyramide de Khéops).
5/ Grande pyramide de Gizeh (Khéops) : aboutissement de la "quète" de Snéfrou ? Le froid est en place et il devrait se trouver une unité de production de carbonate de sodium fonctionnant selon le procédé Solvay dans les parties supérieures.
La véritable destination du froid de la chambre de la Reine dans la grande pyramide
Il est alors tout à fait envisageable que l'on ait décidé de remédier à ce problème de maîtrise des températures, et que la pyramide suivante, celle attribuée à Khéops, ait servi à cela.
Si c'est le cas, une autre question se pose : la grande pyramide de Khéops était-elle uniquement destinée à la mise en œuvre de méthodes de refroidissement, ou bien était-elle couplée à une unité de fabrication de natron, identique ou comparable à celle de la pyramide rouge?
Si ma théorie est exacte concernant le fonctionnement de la grande pyramide, son toit était plat, et elle aurait effectivement très bien pu accueillir les 3 structures de la pyramide rouge. De même, le refroidissement de la tour de régénération de l'ammoniac aurait été effectué en faisant un circuit fermé à travers la chambre de la Reine et en passant par les 2 conduits de refroidissement Nord et Sud de la chambre.
L'attribution de la grande pyramide de Gizeh...
On peut également se demander si l'attribution de la grande pyramide à Khéops, est correcte. En effet, tout porte à croire que Snéfrou ait été le véritable instigateur de toute cette "démonstration" scientifique et technologique. Est-ce que Khéops n'aurait-il pas simplement "hérité" de sa pyramide? La grande pyramide aurait-elle due être la 4ème pyramide de Snéfrou?
La vraie raison d'être de la grande pyramide de Khéops
L'élément clé de la compréhension de la grande pyramide d'Égypte, c'est le couloir horizontal. C'est le point de départ. Tout dans ce couloir pointe vers la production et le stockage du froid. Ce froid était produit dans la 1ère partie du couloir où l'on trouve de nombreux aménagements pour lutter contre des chocs thermiques : des joints plus larges que d'habitude et remplis d'une substance noire qui ressemble à de la résine ou du goudron ; des blocs plus petits que dans la 2nde partie du couloir et qui sont disposés en 2 assises où les blocs sont simplement posés les uns sur les autres en faisant apparaître des joints continus entre le sol et le plafond. Pour encore mieux résister aux contraintes thermiques, ces blocs sont également isolés du reste de la structure du couloir par un coffrage rempli de sable.
Tous ces aménagements nous montrent que la production de froid n'était pas continue. Ce n'est pas le froid qui pose un problème ici, mais l'alternance entre le refroidissement et la remontée à température ambiante.
C'est le couple grande galerie/couloir ascendant qui permet de comprendre comment ce froid était produit, et c'est le bloc bouchon de granite n°3 qui était l'élément clé de ce système : en étant inlassablement précipité dans le couloir ascendant inondé et renforcé par la présence de 14 girdle stones de cerclage, il mettait ce "puits oblique" sous pression et une petite partie de son eau était envoyée dans le couloir horizontal sous la forme d'un brouillard, ou d'un nuage de microgouttelettes. Cette eau subissait alors un violent refroidissement par simple évaporation. C'est le principe de nos refroidisseurs d'air actuels.
Le problème était à présent de comprendre la raison pour laquelle on produisait ce froid. J'ai longtemps pensé que c'était pour permettre la production de béton naturel dans le complexe souterrain, dans le but de fabriquer un pyramidion dans lequel le pharaon Khéops y aurait inséré une relique personnelle, qui lui aurait permis d'être en quelque sorte, présent au faîte de sa pyramide pour l'éternité.
Cette explication ne me satisfaisait guère, mais c'était la seule utilisation du froid à laquelle je pouvais penser.
L'erreur que je faisais, c'était de rester focalisé sur la grande pyramide. La solution allait venir de l'étude des pyramides de son père, Snéfrou.
Snéfrou à en effet fait construire de très nombreux édifices, et en particulier 3 pyramides majeures où l'on trouve de nombreux indices ; et c'est dans la pyramide rouge que tout s'éclaire .
La pyramide rouge est la clé pour comprendre la grande pyramide de Gizeh. Plus que ça encore, je pense que la grande pyramide de Khéops, est en réalité la 4ème pyramide de Snéfrou. Khéops n'a fait qu'hériter de sa pyramide.
Cette pyramide rouge a été probablement la première tentative véritablement aboutie d'un véritable processus de développement technologique visant à la production de la forme minérale pure du natron, le carbonate de sodium, Na2CO3.
Cette pyramide rouge regorge de traces révélant qu'elle a été le siège de réactions chimiques intenses : des traces de feu dans la chambre haute, des traces de gaz ascendants et des murs extrêmement tachés dans la chambre intermédiaire, des blocs gigantesques fissurés, des dépôts rouges et jaunes sur le plafond et les murs de la descenderie, et bien-sûr l'odeur insupportable d'ammoniac, 4500 ans après son utilisation. Ce qui permet de dire avec une assez grande certitude, que ce qui y était produit, c'était le natron, c'est que de nombreuses photographies (avant rénovation), montrent que la chambre "funéraire" était probablement un four à chaux (blocs calcinés et arrangés en cercles concentriques, petit conduit maçonné...).
Ce four à chaux et la présence d'ammoniac en très grande quantité, suggèrent très fortement que c'était bien du natron qui y était produit. Aujourd'hui, ce natron fait partie des produits chimiques les plus produits à l'échelle mondiale ; mais personne ne l'appelle ainsi. Le natron, c'est le carbonate de sodium produit par le procédé Solvay, ou une variante de ce procédé. Pour résumer, le natron s'obtient en utilisant simplement une saumure de sel et du calcaire que l'on cuit dans un four à chaux. Au cours de l'une des étape du procédé, de l'ammoniac est créé ; mais il est normalement presque totalement consommé lors d'une autre étape. Si bien, que cet ammoniac n'est généralement même pas mentionné dans l'équation bilan de la réaction.
Mais ceci est vrai aujourd'hui, parce que la maîtrise du froid ne pose aucun problème. L'une des étapes consiste à refroidir une tour qui permet de régénérer (de consommer) l'ammoniac produit.
C'est probablement parce que ce refroidissement de la tour de régénération de l'ammoniac n'était pas réalisé dans la pyramide rouge, que cet ammoniac s'y est accumulé et que l'on a conçu un moyen pour fabriquer du froid pour la pyramide suivante : la grande pyramide de Gizeh.
Si cette hypothèse est correcte, à moins d'imaginer que la grande pyramide de Khéops n'ait servie qu'à valider un procédé de fabrication de froid, elle devrait être couplée à une structure identique ou similaire à celle de la pyramide rouge pour la production de natron.
Le froid produit dans la 1ère partie du couloir horizontal s'accumule dans la chambre de la Reine et ce froid est transféré grâce à un serpentin de cuivre à l'unité de production de natron, installée sur le toit plat de la pyramide.
Si cette théorie est juste, cela ferait donc de la grande pyramide de Gizeh, la 4ème pyramide de Snéfrou, dont son fils aurait hérité.
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