La grande pyramide d'Égypte / le puits oblique inondé ©2021

Caliph al Mamoun forced entrance cavity big hole great pyramid giza

En bas et à gauche de la photographie prise par Morton Edgar en 1909, apparaît le puits de la cavité de Al-Mamoun. C'est par cette énorme entonnoir que s'est engouffrée l'eau du puits oblique (le "couloir ascendant") au moment de sa vidange à la fermeture de la pyramide. La partie éventrée du puits oblique, se trouve juste au-dessus de Hadji Ali Gabri, qui accompagnait les frères Edgar dans la pyramide. Le bloc bouchon n°3 en granite se trouve immédiatement sur sa gauche, dans le prolongement de son regard. Une fois dans le puits de cette gigantesque cavité, l'eau passe sous le puits oblique et débouche dans la descenderie, quelques mètres en dessous de la face visible du bloc bouchon en granite n°1, avant de s'écouler dans le complexe souterrain.

 

La vraie raison d'être de la grande pyramide de Khéops

L'élément clé de la compréhension de la grande pyramide d'Égypte, c'est le couloir horizontal. C'est le point de départ. Tout dans ce couloir pointe vers la production et le stockage du froid. Ce froid était produit dans la 1ère partie du couloir où l'on trouve de nombreux aménagements pour lutter contre des chocs thermiques : des joints plus larges que d'habitude et remplis d'une substance noire qui ressemble à de la résine ou du goudron ; des blocs plus petits que dans la 2nde partie du couloir et qui sont disposés en 2 assises où les blocs sont simplement posés les uns sur les autres en faisant apparaître des joints continus entre le sol et le plafond. Pour encore mieux résister aux contraintes thermiques, ces blocs sont également isolés du reste de la structure du couloir par un coffrage rempli de sable.

Tous ces aménagements nous montrent que la production de froid n'était pas continue. Ce n'est pas le froid qui pose un problème ici, mais l'alternance entre le refroidissement et la remontée à température ambiante.

C'est le couple grande galerie/couloir ascendant qui permet de comprendre comment ce froid était produit, et c'était un impacteur en bois de sycomore associé à un bloc de granite qui était l'élément clé de ce système : en étant inlassablement précipité dans le couloir ascendant inondé et renforcé par la présence de 14 girdle stones de cerclage, il mettait ce "puits oblique" sous pression et une petite partie de son eau était envoyée dans le couloir horizontal sous la forme d'un brouillard, ou d'un nuage de microgouttelettes. Cette eau subissait alors un violent refroidissement par simple évaporation. C'est le principe de nos refroidisseurs d'air actuels.

Le problème était à présent de comprendre la raison pour laquelle on produisait ce froid. J'ai longtemps pensé que c'était pour permettre la production de béton naturel dans le complexe souterrain, dans le but de fabriquer un pyramidion dans lequel le pharaon Khéops y aurait inséré une relique personnelle, qui lui aurait permis d'être en quelque sorte, présent au faîte de sa pyramide pour l'éternité.

Cette explication ne me satisfaisait guère, mais c'était la seule utilisation du froid à laquelle je pouvais penser.

L'erreur que je faisais, c'était de rester focalisé sur la grande pyramide. La solution allait venir de l'étude des pyramides de son père, Snéfrou.

Snéfrou à en effet fait construire de très nombreux édifices, et en particulier 3 pyramides majeures où l'on trouve de nombreux indices ; et c'est dans la pyramide rouge que tout s'éclaire .

La pyramide rouge est la clé pour comprendre la grande pyramide de Gizeh. Plus que ça encore, je pense que la grande pyramide de Khéops, est en réalité la 4ème pyramide de Snéfrou. Khéops n'a fait qu'hériter de sa pyramide.

Cette pyramide rouge a été probablement la première tentative véritablement aboutie d'un véritable processus de développement technologique visant à la production de la forme minérale pure du natron, le carbonate de sodium, Na2CO3.

Cette pyramide rouge regorge de traces révélant qu'elle a été le siège de réactions chimiques intenses : des traces de feu dans la chambre haute, des traces de gaz ascendants et des murs extrêmement tachés dans la chambre intermédiaire, des blocs gigantesques fissurés, des dépôts rouges et jaunes sur le plafond et les murs de la descenderie, et bien-sûr l'odeur insupportable d'ammoniac, 4500 ans après son utilisation. Ce qui permet de dire avec une assez grande certitude, que ce qui y était produit, c'était le natron, c'est que de nombreuses photographies (avant rénovation), montrent que la chambre "funéraire" était probablement un four à chaux (blocs calcinés et arrangés en cercles concentriques, petit conduit maçonné...).

Ce four à chaux et la présence d'ammoniac en très grande quantité, suggèrent très fortement que c'était bien du natron qui y était produit. Aujourd'hui, ce natron fait partie des produits chimiques les plus produits à l'échelle mondiale ; mais personne ne l'appelle ainsi. Le natron, c'est le carbonate de sodium produit par le procédé Solvay, ou une variante de ce procédé. Pour résumer, le natron s'obtient en utilisant simplement une saumure de sel et du calcaire que l'on cuit dans un four à chaux. Au cours de l'une des étape du procédé, de l'ammoniac est créé  ; mais il est normalement presque totalement consommé lors d'une autre étape. Si bien, que cet ammoniac n'est généralement même pas mentionné dans l'équation bilan de la réaction.

Mais ceci est vrai aujourd'hui, parce que la maîtrise du froid ne pose aucun problème. L'une des étapes consiste à refroidir une tour qui permet de régénérer (de consommer) l'ammoniac produit.

C'est probablement parce que ce refroidissement de la tour de régénération de l'ammoniac n'était pas réalisé dans la pyramide rouge, que cet ammoniac s'y est accumulé et que l'on a conçu un moyen pour fabriquer du froid pour la pyramide suivante : la grande pyramide de Gizeh.

Si cette hypothèse est correcte, à moins d'imaginer que la grande pyramide de Khéops n'ait servie qu'à valider un procédé de fabrication de froid, elle devrait être couplée à une structure identique ou similaire à celle de la pyramide rouge pour la production de natron.

Le froid produit dans la 1ère partie du couloir horizontal s'accumule dans la chambre de la Reine et ce froid est transféré grâce à un serpentin de cuivre à l'unité de production de natron, installée sur le toit plat de la pyramide.

Si cette théorie est juste, cela ferait donc de la grande pyramide de Gizeh, la 4ème pyramide de Snéfrou, dont son fils aurait hérité.

 

Grande Pyramide Khéops Gizeh Fonctionnement Couloir de Refroidissement

 

Le fonctionnement de la grande pyramide de Khéops à Gizeh pour la production de froid dans le couloir horizontal et son stockage / transfert à partir de la chambre de la Reine, vers le toit plat de la pyramide par les 2 conduits de la chambre. Mise à jour le 28/08/2021.

 

Les girdle stones du puits oblique

Avec le puits de la grande cavité de Al-Mamoun, les girdle stones sont les éléments de cette partie de la pyramide qui permettent d'affirmer que le couloir ascendant était inondé, que c'était un puits, et qu'il était construit pour résister à de très importantes contraintes structurelles. Au plus profond du puits (au niveau du bloc bouchon en granite n°2 sur mon schéma), il y avait aux alentours de 12 mètres de hauteur d'eau.

A ces contraintes "statiques" venaient se rajouter l'onde de choc qui traversait tout le puits après la chute du caisson mobile en provenance de la grande galerie. Ce n'est donc pas étonnant que la plus grande partie de ces blocs massifs se trouvent au fond du puits, là où la pression était la plus importante.

Grande Pyramide Khéops Couloir Ascendant Blocs Girdle Stones Ceinture de Cerclage Giza Egypte

Ce qui caractérise le plus ce couloir ascendant, ce sont les girdle stones, des blocs gigantesques, dont on ne connait d'ailleurs absolument pas la taille réelle, et à l'intérieur desquels passe le couloir.

Pour comprendre ces girdle stones, il faut accepter l'idée que le couloir ascendant était inondé, et que c'était en fait un puits. Les girdle stones fonctionnent donc comme les cercles métalliques autour des barriques en bois : ils contraignent le puits. Les girdle stones sont des blocs ceinture, ou des blocs de cerclage.

Ils ont en particulier été très bien décrits par les frères Edgar dans les années 1910. Ces blocs sont disposés en 2 grands ensembles. Le 1er comprend les blocs G1, G2 et G3, parfaitement espacés les uns des autres; et le 2ème commence au bloc G4 pour se terminer tout au fond du puits, au niveau du 1er bloc bouchon en granite, avec la 14ème girdle stone G14. De G4 à G14, toutes les girdle stones sont collées les unes contre les autres. Seules G1, G2, G3 et G4 sont parfaitement séparées les unes des autres.

Non seulement les girdle stones de la partie supérieure sont espacées, mais elles sont également construites en 2 parties : une partie haute qui forme le toit, les angles et une partie des murs; et une partie basse qui forme le sol, les angles et le reste des murs du puits oblique. Les 2 joints horizontaux entre les 2 parties, le joint Est et le joint Ouest, ne sont pas situés sur le même plan horizontal : ils sont situés à 2 hauteurs différentes.

Pour toutes les autres girdle stones, de G4 à G14, non seulement la plupart d'entre elles sont réalisées en une seule et unique pièce; mais elles sont également collées les unes aux autres. Elles ont d'abord été placées entières, c'est à dire non percées, puis une fois toutes installées, le puits à été creusé à l'intérieur même de ces blocs, les traversant de part en part.

Malheureusement, de ces 14 blocs, seuls G1, G2, G3 et G4 ont trouvés grâce auprès des frères Edgar, qui n'étaient intéressés dans l'interprétation de leurs observations, que par la position exacte qu'occupaient ces blocs au sein de la pyramide et auxquelles ils associaient des dates et des évènements décrits dans la bible et en particulier à la vie de Jésus pour étayer leur théorie (Great Pyramid Passages Volume 1, by John and Morton Edgar 1910, paragraphes 460 à 470 et Volume 2, 1913).

 

4 remarques importantes à faire sur le schéma ci-dessus, réalisé par les frères Edgar en 1910 :

 

1/ La surprotection des girdle stones de G4 à G7

Toute la section G4 à G7 à été en effet particulièrement bien renforcée, et ressemble même à de véritables fortifications avec des girdle stones extrêmement massives et présentant de très nombreuses imbrications les unes dans les autres. Cette débauche de protection est ensuite immédiatement suivie par une quasi absence totale de renforcement au niveau des girdle stones G8, G9 et G10.

Ce premier point me laisse penser que le fond réel du puits, l'endroit où la pression était la plus forte, se situait juste au-dessus de G7 et qu'en dessous, il n'y avait plus de pression d'eau, il n'y avait plus d'eau.

 

Grande Pyramide Khéops Couloir Ascendant Girdle Stones Ceinture de Cerclage Giza Egypte

Le couloir ascendant de la grande pyramide de Khéops, montrant l'emplacement et l'orientation des blocs "ceinture" ou "de cerclage" : les girdle stones. Notez l'orientation toute particulière des girdle stones dont les joints au sol sont indiqués en rouge sur le schéma, ainsi que la petite empreinte carrée au sol, tout contre le mur Ouest (en bleu sur le schéma).

 

2/ Des girdle stones sur toute la partie basse du couloir ascendant, collées les unes contre les autres et avec 2 sections aux inclinaisons différentes, avec séparation entre les girdle stones G8 et G9

On remarque également que dans la section de G4 à G8, les joints au sol ne sont plus perpendiculaires au puits, comme c'est le cas dans tout le reste du puits. Cela indique que les girdle stones de cette section ont pivoté selon leur axe vertical dans le sens contraire des aiguilles d'une montre: leur côté Ouest se déplace vers le Sud et leur côté Est vers le Nord (joints au sol indiqués en rouge sur le schéma).

Cette particularité nous donne 2 sections entières à l'orientation différente, et cela introduit donc une asymétrie structurelle dans le puits. Cette asymétrie a peu de chance de trouver une raison "interne" au puits, et la seule raison "externe" au puits qui me vient à l'esprit, c'est en lien avec la sape de Al-Mamoun. Le seul élément extérieur au puits, qui se trouve au niveau de cette section particulière des girdle stones, c'est la sape de Al-Mamoun.

Il y a donc un lien entre la sape et le puits, et ce pourrait bien-être lié à la procédure de la vidange de ce puits. En effet, la section de girdle stones inclinées par rapport à la seconde section, fait apparaître un passage, une brèche entre les 2 sections.

Cette brèche se situe exactement au-dessus de l'ouverture du puits de la cavité de Al-Mamoun et c'est par cette brèche que l'on a procédé à la vidange du puits oblique à la fermeture de la pyramide. L'eau était collectée par l'entonnoir de la cavité (un collecteur), puis redirigée vers la descenderie et le puits souterrain. Bien sûr, cela veut dire que cette partie de la sape de Al-Mamoun que nous connaissons aujourd'hui a été crée par les constructeurs de la pyramide

A mon sens, cette sape n'en a jamais été une : ses 2 parties que nous connaissons aujourd'hui, ainsi que l'énorme cavité de Al-Mamoun qui les relie, ont été aménagés par les constructeurs de la pyramide au moment de sa fermeture. Mais, à l'origine, et pendant toute la durée de fonctionnement de la pyramide, se trouvait en lieu et place, un couloir d'accès qui reliait l'entrée de Al-Mamoun à la descenderie. Ce passage était très certainement tout autant bien fini que les autres passages ou chambres de la pyramide et a ensuite été profondément modifié pour la procédure de fermeture. La plus grande modification a porté sur le creusement de la cavité de Al-Mamoun, dont le volume est considérable, et la raison d'être complètement mystérieuse, à moins une fois encore de considérer le couloir comme un puits, presque totalement inondé.

 

3/ La petite empreinte carrée au sol entre la girdle stone G8 et G9 et accolée au mur Ouest

Située côté Ouest, et accolée au mur qui allait être abattu pour donner accès à la cavité de Al-Mamoun, cette petite empreinte est totalement unique dans tout le couloir et elle se situe exactement au niveau où les 2 grands ensembles de blocs s'écartent l'un de l'autre de part leurs orientations différentes. On verra plus loin le rôle probable qu'a joué le petit bloc qui était enchâssé dans cette empreinte, en lien avec la vidange du puits et le bloc de granite n°2.

Si cette petite empreinte carrée est ce dont Petrie parle dans l'extrait suivant, elle a accueillie un tout petit bloc de granite, de section carrée : "The present top one is not the original end ; it is roughly broken, and there is a bit of granite still cemented to the floor some way farther South of it". Source : The Pyramids and Temples of Gizeh par W. M. Flinders Petrie. Chapitre : Ascending Passage, page 21.

Dans cet extrait, Petrie a une interprétation "classique" du bloc de granite supérieur, et le qualifie donc de "brisé", alors que la photographie des frères Edgar montre tout le contraire : un bloc entier, mais évidé sur sa face Sud (voir ci-dessous).

 

Girdle Stones Ceinture Couloir ascendant Grande Pyramide Egypte Khéops Giza

Le couloir ascendant de la grande pyramide n'a pas simplement 3 ou 4 girdle stones comme on le voit souvent représenté, mais 14 girdles. Plus important que le nombre de ces blocs de cerclage, c'est le fait que toute la partie basse du couloir, n'est faite que de ces blocs ceinture, et qu'ils sont disposés en 2 ensembles bien distincts, avec 2 orientations différentes. Une simple vue de profil ne permet pas de comprendre l'intérêt d'avoir ces 2 sections avec 2 orientations différentes des girdle stones. C'est grâce à une vue de dessus que tout s'éclaire, et que la brèche qui va permettre la vidange du puits oblique apparaît.

 

Grande Pyramide Egypte Khéops Blocs Couloir Ascendant Maillage Polygonal Nid Abeilles

4/ Le maillage polygonal autobloquant des blocs du couloir ascendant de la pyramide

Les girdle stones ne sont pas les seuls éléments structurels tout à fait inhabituels que l'on retrouve dans le couloir ascendant. De nombreux blocs, standards ou de cerclage, sont en effet taillés d'une façon extrêmement complexe et présentent de nombreuses parties qui viennent s'insérer les unes dans les autres pour former un maillage tridimensionnel polygonal qui fait penser à une véritable structure en nid d'abeilles, ou à des pavés autobloquants.

Comme pour les girdle stones, c'est dans la partie inférieure du couloir que cette arrangement polygonal est le plus dense, entre G4 et G7, là où la hauteur d'eau, et donc la pression était la plus élevée.

Les girdle stones permettent au puits de conserver son intégrité structurale vis-à-vis des forces de pression transversales à son axe (de l'intérieur vers l'extérieur), mais ce qui lui permet de résister aux contraintes longitudinales (parallèles à l'axe du puits), et consécutives à l'avancement de l'onde de choc à l'intérieur du puits,  c'est ce maillage polygonal des blocs.

 

 

Le rôle des girdle stones : contenir la pression interne du puits et maintenir son intégrité structurale malgré les ondes de pression répétées causées par la chute du caisson mobile

Les frères Edgar avaient parfaitement bien compris toutes les autres girdle stones de G4 à G14, mais comme elles étaient toute collées les unes contre les autres, il leur a été impossible d'y trouver une quelconque signification. Ils ont donc très vite fini par ne plus parler que des 3 ou 4 premières et c'est la raison pour laquelle, aujourd'hui encore, on trouve très souvent des articles ou des schémas ne comportant que les 3 ou 4 girdle stones supérieures.

Et c'est bien dommage, parce que les 11 girdle stones du bas du puits de G4 à G14, forment une gigantesque structure de protection et de renforcement bien supérieure et bien plus intéressante que les 3 blocs supérieurs.

 

Leur présence révèle que le couloir était en fait inondé, et que c'était un puits, oblique. Selon ma théorie, ce puits avait 2 fonctions :

1/ réceptionner et amortir la chute du caisson mobile de la grande galerie (caisson mobile = bloc de granite 3 + flotteur en bois)

2/ convertir l'énergie acquise par le caisson pour générer de l'eau sous pression, et l'expulser du puits en direction du couloir horizontal

 

Les girdle stones n'étaient pas là pour simplement assurer l'intégrité d'un puits "inerte", mais bien au contraire pour absorber et résister à de fortes contraintes résultant de l'impact du caisson et de la progression de l'onde de pression jusqu'au bas du puits.

 

Les 3 girdle stones G1, G2 et G3 étaient placées dans la partie supérieure du puits de façon à résister à l'onde de choc initiale, causée par l'impact du caisson mobile; alors que toutes les autres girdles du fond du puits devaient résister aux fortes pression qui y régnaient (une douzaine de mètres de hauteur d'eau) et ainsi permettre l'expulsion d'une certaine quantité d'eau sous pression en direction du couloir horizontal pour y subir le refroidissement adiabatique par évaporation.

 

Pressurisation du puits oblique et mise en place de la ventilation forcée grâce au bloc bouchon n°3 en granite

Les 3 composantes que sont la grande galerie, le couloir ascendant et le couloir horizontal, fonctionnaient de façon coordonnée et interdépendante; elles étaient à la fois le cœur et les poumons de la pyramide. Mais ces 3 éléments ne sauraient rien sans un 4ème acteur : le caisson mobile qui ne cessait d'être remonté en haut de la grande galerie puis relâché dans la pente.

 

 

Le cycle complet de fonctionnement du tryptique grande galerie / couloir ascendant / couloir horizontal

La durée du cycle complet d'utilisation du bloc de granite est évidemment très difficile à évaluer. La grande question, c'est de savoir le temps nécessaire à la remontée du caisson mobile. Il y avait 25 paliers de progression à franchir (voir plus bas dans le blog pour plus de détails à ce sujet), plus le temps nécessaire à récupérer le caisson et à le rattacher à nouveau au cordage principal, si l'on admet qu'il en était détaché pour sa chute. Sans doute qu'une durée de 15 à 20 minutes, serait peut-être assez proche de la réalité.

 

Grande Pyramide Khéops Fonctionnement 1
Grande Pyramide Khéops Fonctionnement 2
Great Khufu Pyramid of Giza Lower End Cut-Off of the Grand Gallery

 

L'encoche qui sépare la grande galerie du couloir ascendant

Il faut bien garder à l'esprit que du haut de la grande galerie jusqu'en bas du puits oblique, le caisson mobile circule à l'intérieur d'un caisson de bois parfaitement hermétique. L'air que pousse le caisson mobile ne peut passer dans le couloir horizontal que grâce à une petite encoche aménagée dans le plancher en bois du caisson fixe, et située immédiatement au-dessus de la petite cavité creusée au niveau de la lèvre qui sépare la grande galerie du puits oblique. C'est par cette même encoche que l'eau sous pression va pouvoir elle aussi être redirigée vers le couloir d'évaporation.

De cette encoche partait une canalisation qui aboutissait à l'élément (buse spirale à gros diamètre ou simple "aiguille") qui générait les microgouttelettes à partir du jet d'eau sous haute pression.

 

La photographie ci-contre, montrant l'encoche située à l'endroit où la grande galerie et le couloir ascendant de la pyramide se rencontrent, est la seule que je connaisse de cet élément pourtant essentiel (Great Pyramid Passages Volume 1, par John et Morton Edgar 1910, paragraphe 533).

 

Grande Pyramide Khéops Fonctionnement 3

 

L'aménagement du couloir horizontal de la grande pyramide de Khéops contre les chocs thermiques

Le couloir horizontal fonctionnait comme un rafraichisseur d'air contemporain (bio climatisation), en utilisant le principe du refroidissement adiabatique évaporatif : l'évaporation de l'eau liquide permettait un refroidissement de l'air de l'ordre de 15 à 20°C.

L'eau sous pression en provenance du puits oblique était transformée en microgouttelettes (eau liquide) qui s'évaporaient quasi instantanément en vapeur d'eau. L'énergie utilisée pour ce transfert de phase permet d'abaisser la température de l'ordre de 15 ou 20°C.

Cette partie du cycle ne se produisant que toutes les 15 ou 20 minutes (en fonction du temps nécessaire pour remonter le caisson mobile), la première partie du couloir était donc soumise à une répétition sans fin de refroidissement brutaux et de lentes remontées à température ambiante.

 

Grande pyramide Khéops Couloir Horizontal Est Ouest Reine

Le couloir horizontal de la grande pyramide d'Égypte ainsi que le petit passage avant l'entrée du couloir, montrant les joints continus entre les blocs supérieurs et inférieurs des murs Ouest (à gauche) et Est (à droite).

 

L'aménagement spécifique de la première partie du couloir horizontal de la grande pyramide pour résister aux chocs thermiques : l'évaporation des microgouttelettes provoquait des refroidissements brutaux de l'ordre de 15 à 20°C de baisse de température, suivis de lentes remontées à température ambiante. Cette séquence se répétait sans fin, peut-être toutes les 15 ou 20 minutes.

 

Grande Pyramide Kheops Horizontal Passageway Cooling  Evaporation Carrier Diagramm Egypte

 

Le couloir horizontal de la grande pyramide d'Égypte était conçu pour être un couloir de refroidissement par évaporation (principe du brumisateur).

Elevation data (inches) : "The pyramids and temples of Gizeh", by Petrie, W. M. Flinders (William Matthew Flinders), Sir, 1853-1942 ; "Passage to Queen's Chamber" (section 40, page 66) : https://archive.org/details/cu31924012038927/page/n103/mode/2up

 

 

C'est pour résister à ces brusques refroidissements que toute la première partie du couloir a été aménagée pour résister à ces chocs thermiques, avec en particulier de véritables joints de dilatation :

1/ Les joints ont été fortement élargis (jusqu'à 1 cm par endroit).

2/ Si le joint externe est un mortier classique, il y a sous ce mortier, un second matériau (le véritable joint) que Dormion décrit comme une sorte de résine noire. Cette résine, ou goudron, est bien-sûr beaucoup plus tolérante que le mortier au fait que les blocs ne cessaient de "bouger" suite aux contraintes liées aux variations thermiques.

3/ Ces petits blocs sont agencés les uns sur les autres avec des joints continus; alors que plus loin dans le couloir, les joints sont comme partout ailleurs dans la pyramide, en quinconce pour assurer une bien meilleure résistance structurelle.

4/ Au lieu d'avoir une seule assise de blocs, il y en a 2 : les blocs de cette partie sont 2 fois plus petits que les autres blocs du couloir et donc moins sujets à fissurer également

5/ On trouve derrière les blocs de cette partie du couloir, une cavité remplie de sable.

C'est grâce à ces joints de dilatation élargis, à l'utilisation de plus petits blocs et à une sorte de coffrage rempli de sable, que l'on a pu éviter que les blocs nord ne se fissurent au fil des années.

Commençant à 1,32 m de l'entrée du couloir, on peut également observer une très légère pente sur une longue portion de 32 mètres, avec une perte d'élévation du sol de près de 10 cm (cela fait une pente de 0,3%). Cette rampe permet de diriger toute l'eau non évaporée au niveau du décaissé, qui était donc un bassin de stockage.

 

Grande Pyramide Khéops Bouche Couloir Horizontal

L'entrée du couloir horizontal de la grande pyramide, où était installé le pulvérisateur qui transformait l'eau sous pression du puits oblique en nuage de micro-gouttelettes.

Oeil Horus Serpent Cobra Scarabée Dieu Ra

L'étude des bas reliefs du temple de Dendérah montre que le serpent était le symbole de la production du nuage de microgouttelettes (voir le post à ce sujet), et si les anciens Égyptiens avaient voulu représenter le pulvérisateur, ils l'auraient fait par l'intermédiaire du serpent. Et c'est très précisément ce qu'ils ont fait.

Très probablement que le pulvérisateur de la grande pyramide était similaire aux lances à incendie modernes.

 

Grande Pyramide Khéops Fonctionnement 4

 

Le dispositif d'ouverture de la vidange du puits oblique

Se pose ensuite la question de la méthode utilisée pour procéder à cette vidange, parce que bien évidemment, il fallait impérativement qu'un dispositif ne nécessitant aucune présence humaine, puisse être déclenché à distance. S'attaquer au puits avec un marteau et un burin, aurait certainement conduit à se retrouver noyé. On a déjà évoqué un indice majeur de cette procédure : le fonds du puits lorsqu'il était en opération se situait vraisemblablement au niveau du bas du bloc G7.

La vidange est rendue possible grâce au pivotement des girdle stones G4 à G8, suivies de blocs à nouveau parfaitement alignés avec le reste des girdles du puits.

 

Couloir Ascendant Grande Pyramide d'Egypte 3 Blocs Bouchon Granite

 

Pour la fermeture de la pyramide, le bloc de granite n°3 allait être libéré une dernière fois dans la pente depuis le haut de la grande galerie, et pour la première fois il allait être "nu", sans son flotteur de bois. Sa chute permet tout d'abord de libérer de façon "explosive" toute l'eau contenue dans la chambre du roi, l'antichambre et le petit couloir.

Arrivé dans le puits, et privé de son flotteur qui le faisait habituellement remonter à la surface, le bloc n°3 coule à pic au fond du puits. Sans doute à lui seul n'a t-il pas suffisamment d'énergie pour déclencher l'ouverture de la brèche, et c'est donc probablement l'onde de pression venant de l'eau de la chambre du Roi qui provoque l'ouverture de la vidange.

Soit le bloc n°2 obstruait simplement l'ouverture de la brèche, soit il a été lui-même à l'origine de la brèche. On peut imaginer qu'il ai directement ou indirectement percé une zone affaiblie de la paroi et ce n'est peut-être pas un hasard si on est allé ouvrir tout le côté Ouest du puits : une fois l'opération terminée, on est allé casser le coin inférieur Ouest du bloc de granite n°2 et effacer ainsi toute trace de l'empreinte dans laquelle venait se ficher la cale de retenue et peut-être même le dispositif d'ouverture de la brèche.

 

Grande Pyramide Egypte Khéops Fermeture Vidange du Puits par la Grotte

La fermeture de la grande pyramide de Khéops et la vidange du puits oblique par le bloc de granite bouchon n°3

 

Grande Galerie Pyramide Egypte Khéops Marques Murs Abimés

 

Les traces de l'ouverture "explosive" de la chambre du Roi

Le haut de la grande galerie de la pyramide de Khéops, montre des marques sur le mur Ouest qui auraient pu être laissées par le bloc de fermeture temporaire, "balloté" par la force du courant d'eau se déversant depuis la chambre du Roi.

Après son ouverture par la dernière descente du caisson mobile (sans le flotteur), ce bloc temporaire était probablement retenu en haut de la grande galerie par un cordage passant par le mur Ouest du couloir menant à la chambre des herses.

Cela expliquerait la saignée assez grossière que l'on observe sur ce mur. Le bloc devait être retenu pour ne pas être entraîné en bas de la grande galerie, et ainsi boucher l'entrée du puits.

Lorsque l'opération a été terminée, le cordage a été coupé et le bloc temporaire poussé puis relâché dans la grande galerie.

En passant au niveau de la partie creusée en entonnoir de la plateforme il a été dévié vers la rampe Ouest et a fait éclater un fragment de la rampe.

 

 

La cavité de Al-Mamoun de la grande pyramide a été creusée pour être le collecteur de la vidange du puits oblique et de la quasi totalité de l'eau contenue dans la chambre du Roi, la chambre des herses et le petit couloir qui allait être libérée de façon explosive pour déclencher l'ouverture de la brèche et la vidange du puits proprement dite. Toute cette eau était ensuite redirigée vers la descenderie, puis la chambre souterraine.

Entrée du Passage de Al Mamoun de la Grande Pyramide de Khéops Egypte

La photographie montrant l'intérieur du passage de Al-Mamoun, doit sérieusement nous interroger sur la nature supposée "forcée" du passage. Parce qu'à y regarder de plus près, l'aménagement des blocs semble tout sauf aléatoire. C'est comme si tout avait été fait pour baliser le passage : le sol et le plafond sont délimités par des blocs fins et noirs alors que les murs sont eux parfaitement raccords avec les gros blocs cubiques et blancs. Alors si cet arrangement est du au hasard, le hasard fait véritablement très bien les choses et le calife Al-Mamoun avait certainement beaucoup de chance aux jeux de hasard!

Si ma théorie est exacte, ce balisage n'était évidemment pas prévu pour la mise en place du passage à partir de ce qui était donc la véritable entrée de la pyramide, mais plutôt destiné à l'agrandissement de ce passage au moment de la fermeture de la pyramide, de façon à pouvoir retirer tout l'équipement qui pouvait l'être : les serpentins des échangeurs de froid de la chambre de la reine et tout l'équipement en bois de la grande galerie (le scarabée, les planchers, les caissons...).

 

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